Cette étude de l’Université de Buffalo met en évidence tout l’écart entre l’intention de perdre du poids et la réalité épidémiologique, montrant toute l’importance de travailler de manière personnalisée pour chaque patient en surpoids.
Les conclusions, présentées dans le Journal of Health Psychology, mettent en évidence les lacunes des régimes amaigrissants entrainant ou reposant sur la privation, ou qui ne prennent pas en compte les préférences alimentaires des patients. L’étude américaine communique qu’aujourd’hui, 60 % de la population sont en surpoids ou obèses et plus de 16 % des décès sont liés à une mauvaise alimentation et/ou à une insuffisance d’activité physique. Alors qu’une majorité de la population fait des efforts pour maigrir, une majorité échoue à perdre du poids.
Les sentiments guident le comportement
L’auteur principal explique qu’il y a clairement une déconnexion. De nombreux facteurs entrent en jeu, de la biologie ou la génétique à l’environnement, cependant, selon les auteurs, le gros morceau de ce puzzle est le contrôle du comportement. Suivre un régime implique un programme de départ, soit des intentions, puis son application par le comportement. Cependant, les facteurs guidant l’intention sont différents de ceux guidant le comportement. Les sentiments ou sensations face aux aliments sont essentiels et mieux comprendre leur impact peut aider considérablement. Mais lors de choix alimentaire, ce sont les sentiments qui guident le comportement.
Pas trop de privations !
Ces conclusions mettent en évidence les lacunes des régimes reposant sur des privations ou déconnectés des préférences alimentaires. «L’expérience de la privation est misérable car elle consiste à associer un sentiment négatif avec un projet positif de perte de poids». Supporter la privation exige un haut degré de maîtrise de soi et une énergie trop importante à l’occasion de chaque choix alimentaire. Il s’agit donc de développer un vrai changement de comportement au départ en évaluant aussi sa capacité à surmonter les obstacles.
Kiviniemi M T and Brown-Kramer C R, J Health Psychol, May 2015, vol. 20, no.5, p556-568, doi: 10.1177/1359105315576605