Si de nombreuses études s’accordent aujourd’hui sur l’importance des mécanismes neurobiologiques impliqués dans l’alimentation, comme dans les troubles du comportement alimentaire, ce sondage de l’Université d’Orlando révèle que la plupart des sujets n’en tiennent pas compte dans la gestion de leur poids.
Pourtant, pour parvenir à perdre du poids et à le maintenir à long terme, «nous devons faire plus que simplement penser à ce que nous mangeons, nous avons aussi besoin de comprendre pourquoi nous allons manger.»
Les régimes échouent, expliquent ces experts, parce que les patients ne prennent pas en compte et ne comprennent pas les émotions déclenchées par la nourriture. Perdre du poids sans le reprendre, comme toute entreprise difficile, dépend non seulement de ce que vous faites, mais aussi de la raison pour laquelle vous le faites…
Deux personnes sur 3 reprennent leur poids
Les études confirment que près de 2 personnes sur 3 qui perdent 5% de leur poids corporel, ce qui est un objectif de perte de poids raisonnable, vont reprendre ensuite plus de poids. Et, chez la majorité des sujets, plus la perte de poids est importante, plus le risque de reprendre ce poids est élevé.
Dans ce sondage national mené sur plus de 1.000 participants, 31% des répondants pensent que le manque d’exercice est le plus grand obstacle à la perte de poids. Et 26% pensent que ce sont les habitudes alimentaires, 17% le mode de vie et 12% le manque de temps. Seuls 10% s’accordent sur l’importance du bien-être psychologique.
L’émotionnel primordial
Le Pr Diane Robinson, neuropsychologue et directeur du programme de médecine à Orlando Health n’est pas vraiment surprise par ces résultats. «La plupart des gens se concentrent presque exclusivement sur les aspects physiques de la perte de poids, comme le régime alimentaire et l’exercice. Cependant, la composante émotionnelle et la relation à la nourriture sont tout aussi primordiales.»
Nourriture, récompense et dépendance
Dès le très jeune âge, nous développons un attachement émotionnel à la nourriture qui intervient fréquemment, comme une «récompense». Des liens affectifs puissants peuvent alors se développer à partir de simples stimuli alimentaires.
Consciemment ou non, à l’âge adulte, nous sommes conditionnés à consommer certains aliments pour le bien-être ou le plaisir. «Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, mais il s’agit d’en être conscient.» Chaque fois que le cerveau éprouve du plaisir pour une raison quelconque, il réagit de la même façon, libère le neurotransmetteur dopamine et favorise le même comportement alimentaire. C’est le début de la notion de dépendance alimentaire.
Reconnaître son attachement émotionnel à la nourriture, permet d’effectuer les premiers changements conscients de comportement vis-à-vis de la nourriture. «Vous devez changer la manière dont vous gérez vos émotions, votre stress et votre anxiété. Une fois l’aspect mental compris, l’aspect physique peut être abordé.»
L’objectif est d’accepter l’émotion ressentie et de voir la nourriture comme de la nourriture, non pas comme une récompense.