Si les effets du petit-déjeuner restent discutés sur le maintien et la perte de poids, les études s’accumulent pour reconnaître ses bienfaits sur la vigilance, la disposition à l’apprentissage, le contrôle et l’équilibre glycémiques.
De là, il n’y a qu’un pas pour conclure qu’un petit-déjeuner protéiné aura aussi une incidence sur l’activité de la matinée. C’est ce que confirme cette étude de l’Université de Bath, qui porte sur un groupe de patients atteints d’obésité. Elle montre que le petit-déjeuner incite à plus d’activité et que sans petit-déjeuner, ces patients opteraient plus certainement pour la sédentarité.
Plus d’activité la matinée
Prendre un petit-déjeuner pousse les personnes en surpoids ou obèses à être plus actives. Si cela n’entraine pas sur ce groupe de participants une perte de poids, cela s’avère associé à une activité physique plus soutenue dans la matinée, et contribue à réduire la prise alimentaire plus tard dans la journée.
Si l’on ne devait retenir que 2 facteurs de poids corporel, on retiendrait l’apport calorique et la dépense énergétique. L’augmentation de l’activité est donc l’un des moyens les plus importants pour lutter contre le surpoids.
Pas d’apport calorique complémentaire
Les chercheurs britanniques ont donc souhaité préciser les liens possibles entre le petit-déjeuner, le poids corporel et les résultats de santé chez 15 femmes et 8 hommes âgés de 21 à 60 ans. Les différentes composantes du bilan énergétique (taux métabolique au repos, thermogenèse physique et induite par l’alimentation et apport énergétique) ont été évaluées dans la vraie vie.
Ces participants ont été répartis en 2 groupes, un groupe «petit-déjeuner» (≥700 kcal) et pas de petit-déjeuner pendant 6 semaines.
L’analyse montre que le petit-déjeuner conduit à:
- Une plus grande dépense énergétique physique pendant la matinée, avec une dépense calorique supplémentaire moyenne de 188 kcal/jour mais sans aucun effet sur la dépense énergétique sur 24 heures.
- Un apport énergétique global sur la journée équivalent qu’en l’absence de petit-déjeuner, ce qui signifie que prendre un petit-déjeuner n’entraîne pas un apport calorique global plus important, mais seulement une répartition différente des apports au cours de la journée.
- Une évolution de l’IMC identique qu’en cas d’absence de petit-déjeuner (et en l’occurrence une augmentation de l’IMC).
- Une tolérance au glucose améliorée.
Ainsi, en cas de surpoids ou d’obésité, prendre un petit-déjeuner conduit à une plus grande activité physique au cours de la matinée, sans apport calorique supplémentaire sur la journée et permet une sensibilité accrue à l’insuline. De prochaines études sont prévues pour comparer les effets de différents types de petits-déjeuners.
Alors peut-on «sauter» le petit-déjeuner? Sur la base de ces données mais aussi d’autres marqueurs métaboliques, le petit déjeuner peut aider à respecter une bonne hygiène de vie.