Manger du poisson au moins 2 fois par semaine peut réduire considérablement la douleur et le gonflement associés à la polyarthrite rhumatoïde, selon une nouvelle étude. Et la plupart des poissons gras à mi-gras aideraient à contrôler ces symptômes.
Dans la polyarthrite rhumatoïde, le système immunitaire attaque par erreur les articulations, crée un gonflement et de la douleur. Cette forme de rhumatisme peut également affecter l’appareil cardiovasculaire ou respiratoire. Les femmes sont beaucoup plus souvent touchées que les hommes.
Cette nouvelle étude attire particulièrement l’attention sur le lien entre l’alimentation et les maladies arthritiques.
Poisson versus suppléments en oméga-3
Les effets des acides gras oméga-3 (retrouvez tous nos articles sur les oméga-3 ici) sont bien connus dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, notamment en raison de l’action anti-inflammatoire de leurs dérivés. Cependant, la plupart des essais sur le sujet utilisent des doses non nutritionnelles, c’est-à-dire non accessibles via l’alimentation.
D’où l’intérêt de cette étude observationnelle conduite chez 176 patients atteints de la maladie et chez qui une consommation de poisson gras (saumon, thon) à mi-gras (sardine, maquereau,…) a une action positive sur le score d’activité de la maladie.
Mais ce bénéfice ne se mesure significativement que chez les patients qui mangent régulièrement ce type de poisson, à savoir plus de deux fois par semaine (18% des sujets suivis), en comparaison d’une consommation marginale (moins d’une fois par mois, 20% des sujets). Deux symptômes sont majoritairement atténués: la douleur et le gonflement articulaires.
Des effets comparables au traitement médicamenteux
L’étude ne montre cependant pas de différences selon les modes de cuisson (grillé, vapeur ou cru en sashimi ou sushi). Les auteurs précisent toutefois qu’il n’est pas possible d’établir un lien de cause à effet. Il est probable que les plus grands consommateurs de poisson soient aussi ceux qui:
- adoptent un style de vie plus sain en général,
- pratiquent plus d’activité physique (dont l’impact positif est bien documenté, mais non suivi dans cette étude).
Quoi qu’il en soit, l’ampleur des résultats demeure surprenante. En effet, la différence absolue dans les scores d’activité de la maladie, entre le groupe qui mangeait le poisson le plus fréquemment et le moins fréquemment, était du même acabit que ce qui a été observé dans les essais de méthotrexate. Or, ce médicament fait partie des standards des soins pour la polyarthrite rhumatoïde.
Des résultats qui corroborent des travaux antérieurs et placent les oméga-3 à longue chaîne en bonne place dans la prévention.