Le vent soufflerait-il vers une dédiabolisation des acides gras saturés? C’est ce que suggère un nouveau rapport selon lequel la consommation d’acides gras saturés ne serait pas aussi étroitement associée à une incidence accrue de maladies cardiovasculaires.
Les acides gras saturés (AGS) confèrent une grande partie des propriétés qui rendent les produits riches en graisses si convoités. Cela ne les empêche pas pour autant d’être considérés comme des protagonistes décisifs dans l’apparition des maladies cardiovasculaires. Mais plusieurs données récentes mettent à mal cette vision. Un workshop, réunissant plusieurs experts, a été consacré à ce sujet et les conclusions sont présentées dans la revue Nutrition and Metabolism.
Derrière les saturés, l’effet des polyinsaturés
Contrairement aux idées reçues, un régime pauvre en acides gras saturés ne suffirait pas à protéger nos artères. Selon le rapport, le secret serait plutôt d’en substituer une partie au profit des acides gras polyinsaturés (AGPI) cis. Ainsi, une étude a montré que le remplacement de 10% de l’apport énergétique des AGS par des AGPI cis, permet de diminuer de 27% le risque de développer des pathologies cardiovasculaires. Le risque de maladie coronarienne est, quant à lui, réduit de 10% lorsque 5% des AGS sont remplacés par des AGPI cis.
Des effets qui varient selon la matrice
Les liens entre acides gras saturés et santé cardiovasculaire semblent étroitement liés au contexte dans lequel ils se trouvent. Le rapport évoque l’importance de la matrice, qui conditionnerait l’absorption des AGS. Ainsi, la composition des produits laitiers confèrerait aux AGS une action protectrice sur la survenue de maladies coronaires, au contraire de la viande, qui augmente la probabilité d’en être atteint. D’autres données semblent également attribuer aux produits laitiers un effet préventif sur l’apparition de l’ischémie cérébrale.