Une étude portant sur 418.000 Européens indique que les types d’AVC seraient liés aux catégories d’aliments consommés. C’est une première dans la mesure où, jusqu’à présent, la majorité des études avaient évalué l’association entre l’alimentation et le risque total d’accident vasculaire cérébral.
On distingue deux types d’accidents vasculaires cérébraux ou AVC. Un AVC ischémique survient lorsqu’un caillot de sang bloque une artère irriguant le cerveau. On parle aussi d’«infarctus cérébral», de thrombose ou d’embolie cérébrale. Un AVC hémorragique survient, quant à lui, lorsqu’il y a un saignement dans le cerveau suite à la rupture d’une artère cérébrale. Environ 85% des AVC sont ischémiques et 15% sont hémorragiques. Les séquelles sont généralement importantes pour une maladie qui est la seconde cause de décès dans le monde.
Jusqu’à présent, la plupart des études ont examiné l’association entre l’alimentation et l’AVC total (tous types d’AVC combinés), ou se sont concentrées uniquement sur l’AVC ischémique. Cependant, cette nouvelle étude, forte de plus de 418 000 personnes dans neuf pays européens (Danemark, Allemagne, Grèce, Italie, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suède et Royaume-Uni), a étudié séparément l’AVC ischémique et l’AVC hémorragique.
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Une des plus vastes études sur les AVC et l’alimentation à ce jour
Le Dr Tong et ses collègues ont analysé les données de ce large échantillon de population entre 1992 et 2000. Les participants ont rempli des questionnaires sur l’alimentation, le mode de vie, les antécédents médicaux et les facteurs socio-démographiques, et ont été suivis pendant une moyenne de 12,7 ans.
Les résultats révèlent que:
- Si des apports plus élevés de fruits, légumes, fibres, lait, fromage ou yaourt étaient chacun liés à un risque plus faible d’AVC ischémique, il n’y avait pas d’association significative avec un risque plus faible d’AVC hémorragique.
- À l’opposé, une plus grande consommation d’œufs était associée à un risque plus élevé d’AVC hémorragique, mais pas avec un AVC ischémique. Une découverte qui remet en question une étude plus ancienne.
«La conclusion la plus importante est qu’une consommation plus élevée de fibres alimentaires et de fruits et légumes est fortement associée à des risques plus faibles d’accident vasculaire cérébral ischémique».
Dr Tammy Tong, Université d’Oxford (Royaume-Uni)
La protection contre l’AVC varie en intensité selon les aliments
- Pour les fibres, la plus grande réduction potentielle est liée au risque d’AVC ischémique. Chaque apport de 10 g de fibres par jour était associé à un risque inférieur de 23%, ce qui équivaut à environ deux cas de moins pour 1 000 habitants sur dix ans.
- Les fruits et légumes étaient associés ensemble à un risque 13% plus faible pour chaque 200 g consommé par jour, ce qui équivaut à un cas de moins pour 1 000 habitants sur dix ans.
- Pour chaque 20 g d’œufs supplémentaires consommés par jour, le risque d’AVC hémorragique était 25% plus élevé, ce qui équivaut à 0,66 cas supplémentaire pour 1 000 habitants sur dix ans.
Ces associations pourraient s’expliquer en partie par les effets sur la pression artérielle (et donc l’hypertension) et le cholestérol dans les vaisseaux. Cependant, comme l’étude est observationnelle, elle peut uniquement conclure que les aliments étudiés sont associés à des risques différents d’accident vasculaire cérébral.
Plus d’AVC chez les végétariens, oui, mais…