Les herbes aromatiques et les épices, entre autres la cannelle, la coriandre et le gingembre, peuvent améliorer la composition du microbiote intestinal chez les personnes exposées à un risque accru de maladies cardiovasculaires. Qui plus est, en seulement 4 semaines. C’est ce que révèle cette nouvelle étude.
L’on ne sait pas encore à quoi ressemble un microbiote intestinal en bonne santé, même si ce domaine de recherche fait l’objet de nombreuses études. En revanche, il est aujourd’hui démontré que la diversité de sa composition est corrélée à un meilleur état de santé général et que l’alimentation peut influer sur la qualité du microbiote, tout comme d’autres facteurs environnementaux. Afin d’approfondir les connaissances dans ce domaine, cette étude à petite échelle a analysé l’impact de la consommation d’herbes aromatiques et d’épices sur le microbiote intestinal. Mais uniquement chez les personnes exposées à un risque accru de maladies cardiovasculaires. Herbes aromatiques et épices contiennent en effet des polyphénols qui pourraient favoriser la croissance de « bonnes » bactéries intestinales.
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Un régime américain type complété par des herbes aromatiques et des épices
L’étude randomisée incluait 54 adultes, qui ont tous suivi un régime américain « type » composé de 50 % d’hydrates de carbone, 17 % de protéines et 33 % de lipides (dont 11 % de graisses saturées). À chacune des trois phases de l’étude, des herbes aromatiques et des épices ont été ajoutées à ce régime type, dans les proportions suivantes :
- Petites quantités d’herbes aromatiques et d’épices : 0,5 g/jour pour 2100 kcal
- Quantités moyennes d’herbes aromatiques et d’épices : 3,3 g/jour pour 2100 kcal
- Quantités importantes d’herbes aromatiques et d’épices : 6,6 g/jour pour 2100 kcal
Les repas ont été complétés par un mélange de 24 herbes aromatiques et épices séchées, dans des quantités précises selon la phase de l’étude. Il incluait entre autres environ 18 % de cannelle, 13 % de coriandre, 10 % de gingembre et 8 % de persil. D’autres épices, telles que du poivre noir, de l’ail, du curcuma et du paprika ont été ajoutées aux repas en plus petites quantités.
Chacun de ces schémas alimentaires a été suivi pendant 4 semaines par tous les participants, avec, entre chaque nouveau schéma, une période de wash-out de 2 semaines. Avant et après chaque passage à un nouveau schéma alimentaire, des échantillons fécaux ont été recueillis pour analyse approfondie.
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Quatre semaines pour une amélioration du microbiote intestinal
En quatre semaines seulement, une différence significative a pu être mise en évidence au niveau de la composition du microbiote intestinal, selon que le régime incluait de petites ou d’importantes quantités d’herbes aromatiques et d’épices. L’ajout de quantités importantes d’herbes et d’épices au schéma alimentaire quotidien a entrainé :
- Une augmentation significative de la diversité alpha
- Une augmentation des bactéries de la famille Ruminococcaceae
par rapport au régime pauvre en herbes aromatiques et en épices.
En ce qui concerne la diversité bêta, aucune différence importante entre les deux régimes n’a été constatée.
Comme les chercheurs l’ont indiqué, des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer les implications de ces changements au niveau du métabolisme. Il convient en outre de ne pas perdre de vue qu’il s’agit d’une étude à petite échelle, réalisée auprès de personnes présentant un risque accru de maladies cardiovasculaires.
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