Une équipe de chercheurs franco-suédois vient de mettre en évidence un mécanisme moléculaire contrôlant l’inflammation dans le tissu adipeux en cas d’obésité. Un complexe de protéines anti-inflammatoires, le GPS2/SMRT, serait absent chez certains patients obèses.
L’hypertrophie des cellules adipeuses dans l’obésité perturbe leur biologie avec une élévation chronique de la production de molécules inflammatoires, impliquées dans le développement des complications liées à l’obésité (diabète, hypertension artérielle,…).
L’étude a porté sur 14 personnes non obèses, comparées à 36 personnes obèses de poids stable puis, 6 mois après un amaigrissement induit par un bypass gastrique. Cette procédure chirurgicale induit une perte de poids importante, mais aussi une réduction significative de l’inflammation dans les adipocytes.
Les chercheurs ont isolé les adipocytes du tissu adipeux et analysé l’activité du « complexe co-répresseur GPS2/ SMRT », identifié récemment comme un répresseur de l’inflammation aiguë dans le foie. Ce complexe se fixe dans les régions de régulation des gènes de l’inflammation, empêchant leur expression et, par conséquent, la production de facteurs inflammatoires par la cellule.
Grâce à des techniques de biologie moléculaire, ils ont montré que lorsque ce complexe (GPS2/SMRT) était absent (ou dégradé) dans l’adipocyte de personnes obèses, une élévation de la production de molécules inflammatoires était observée. Ce phénomène moléculaire est réversible au cours du bypass.
Ces résultats suggèrent qu’il existe, chez des personnes obèses, une altération du système de régulation des gènes de l’inflammation du tissu graisseux… qui est corrigée par l’amaigrissement.
Arine Toubal et al., The Journal of Clinical Investigation, janvier 2013, volume 123, n°1.