Cette étude présentée à la 63ème Réunion annuelle de l’American College of Cardiology montre qu’un mode de vie sain a son importance dès 20 ans et portera ses fruits dès 40 ans. L’apport en fruits et légumes à 20 ans permettrait de réduire jusqu’à 40% le risque d’athérosclérose ou d’accumulation de plaques dans les artères, chez les femmes dès l’âge de 40 ans.
Cette étude menée à partir des données de 2.508 participants à la cohorte Cardia (Coronary Artery Risk Development in Young Adults) évalue le développement de la maladie cardiaque tout au long de l’âge adulte. Mais elle n’identifie cet effet bénéfique des fruits et des légumes que sur les femmes.
Au début de l’étude, les participants âgés d’une vingtaine d’années, ont renseigné leur consommation en fruits et légumes et leurs autres apports alimentaires, par entretien et questionnaire alimentaire. Les chercheurs ont ensuite calculé le nombre moyen de portions de fruits et légumes par jour et ajusté la donnée pour un régime de 2.000 calories, afin de répartir les participants en 3 catégories (consommation élevée, moyenne ou faible).
Les chercheurs ont également pris en compte les facteurs de confusion possibles, comme le tabagisme, l’exercice, la consommation de viande rouge ou de boissons sucrées, ainsi que d’autres facteurs de risque alimentaires et cardiovasculaires en corrélation avec l’athérosclérose.
Les femmes qui consommaient 8 à 9 portions par jour de fruits et légumes à 20 ans, ont un risque réduit de 40% de plaque calcifiée dans les artères à 40 ans, vs les femmes qui n’en consommaient que 3 à 4 portions par jour. Une association qui persiste même après ajustement avec les autres facteurs de risque.
Des résultats qui confirment que le développement de la plaque artérielle est un processus continu qui commence dès le jeune âge, au moment même où s’établissent les habitudes alimentaires. De «bonnes» habitudes de vie, comme une alimentation équilibrée et diversifiée s’avère donc une base de la prévention cardiovasculaire.
Seule réserve à cette étude, la constatation n’est pas reproduite à l’identique chez les hommes, ce qui mérite de nouvelles études, mais ne les exonère pas d’une alimentation riche en fruits et légumes.
Michael D. Miedema, cardiologist at the Minneapolis Heart Institute, lead investigator of the study. Press release, American College of Cardiology, 63rd Annual Scientific Session, 28/03/2014.