Un test sanguin sur l’ADN pour détecter vers l’âge de 5 ans, les enfants à risque d’obésité à l’adolescence: voici la perspective de cette petite étude britannique publiée dans Diabetes, la revue de l’American Diabetes Association (ADA). Basé sur la détection de la méthylation de certains gènes, processus modifiant leur expression, ce test semble pouvoir prédire l’évolution du volume de graisse corporelle, quelques années plus tard.
Une petite étude menée par des chercheurs des universités de Southampton, de Plymouth et d’Exeter auprès de 40 enfants examine leur ADN à l’âge de 5 ans et, précisément, la méthylation des gènes, jusqu’à l’âge de 15 ans.
Les scientifiques se sont concentrés en particulier sur le PCGIα, un gène impliqué dans le métabolisme, et ont examiné 7 sites spécifiques de l’ADN dans ce gène. De précédentes études avaient en effet souligné que ces 7 sites du gène étaient méthylés chez les adultes en surpoids atteints de diabète de type 2.
L’objectif étant d’identifier si certaines modifications peuvent prédire le risque d’obésité plus tard dans la vie. Chaque année, les enfants ont subi un test sanguin pour mesurer la résistance à l’insuline et la méthylation des 7 sites du gène PCGIα, leur IMC a été calculé, la graisse corporelle évaluée et leurs niveaux d’activité physique relevés. Les chercheurs ont également pris en compte l’âge des enfants et leur genre, la puberté et l’activité physique.
L’analyse identifie une association entre la méthylation sur 4 sites dans l’ADN et l’augmentation de la graisse corporelle entre les âges de 9 et 14 ans.
Sur un des sites, pour chaque augmentation de 10% du niveau de méthylation à l’âge de 5 ans, la graisse corporelle augmente de 12,5% entre 9 et 14 ans. Sur les 3 autres sites, les niveaux de méthylation s’avèrent également associés, mais de manière plus modérée, à l’augmentation de la graisse corporelle. Aucune association entre la méthylation de ces 4 sites et d’autres facteurs de risque d’obésité pris en compte n’est constatée, hormis avec l’âge et pour un site seulement.
La mesure de la méthylation de ces sites de PCGIα dans l’enfance s’avère être un marqueur prometteur de la graisse corporelle, soit de l’obésité et de ses comorbidités ou, a minima, d’une vulnérabilité accrue du jeune enfant à l’obésité plus tard dans la vie.
Rebecca Clarke-Harris et al., Diabetes, 12/03/2014.