L’augmentation de la prévalence du diabète aux Etats-Unis concernerait les 2 sexes, tous les groupes d’âge et groupes ethniques, mais aussi tous les niveaux d’éducation. La prévalence du diabète et pré-diabète aux Etats-Unis dépasse par son ampleur les précédentes estimations: ils touchent aujourd’hui un américain sur deux!
Des données qui appellent, après les efforts de changement d’attitudes culturelles envers l’obésité, notamment liés au Plan américain de lutte contre l’obésité, à faire reconnaître l’obésité comme une vraie maladie et à prendre en charge, via l’Assurance maladie (Medicare), les thérapies comportementales intensives contre l’obésité.
Les chercheurs de Social & Scientific Systems Inc, une organisation de conseil en politique de santé, sont parvenus à ces conclusions en analysant les données de la cohorte Nutrition Examination Survey (NHANES) sur les 2 périodes 1988-1994 et 1999-2012.
Les chiffres
L’analyse a porté sur les données de 2.781 adultes en 2011-2012 pour estimer la prévalence récente du diabète et du pré-diabète, et de 23.634 adultes suivis de 1988 à 2010 pour estimer les tendances.
Le diabète a été défini par un diagnostic antérieur de diabète, ou un niveau d’hémoglobine A1c de 6,5% ou plus, ou une glycémie à jeun de 126 mg / dL ou plus. Le pré-diabète a été défini avec certains niveaux de ces mêmes marqueurs.
En 2011-2012, la prévalence estimée du diabète chez les adultes américains s’élève à 12-14%, dont 9,1% pour le diabète diagnostiqué et 5,2% pour le diabète non diagnostiqué.
La prévalence du pré-diabète s’élève à 37-38%. La moitié environ de la population américaine a le diabète ou le pré-diabète et le coût du diabète aux Etats-Unis est estimé à 245 milliards $ (2012).
Principales conclusions
Cette prévalence est plus élevée chez les participants non-hispaniques noirs (21,8%) non-hispaniques asiatiques (20,6%), et hispaniques (22,6%). La prévalence du pré-diabète >30% quel que soit le sexe ou le groupe ethnique. La prévalence du diabète est passée de 9,8% sur la période 1988-1994 à 10,8% en 2001-2002, puis à 12,4% en 2011-2012. Cette augmentation concerne les 2 sexes et tous les groupes d’âge et groupes ethniques, enfin tous les niveaux d’éducation.
Seul espoir, les estimations de prévalence restent relativement stables sur les périodes 2007-2008 puis 2011-2012. Une relative stabilité de la prévalence conforme aux tendances de l’obésité, plutôt à la stabilisation, sur la même période.
Les experts appellent les politiques à faire plus sur la politique alimentaire et de l’environnement pour mieux lutter contre l’épidémie d’obésité. A promouvoir le dépistage, les tests et l’orientation des patients à risque élevé vers les programmes de prévention du diabète. Enfin à assurer la couverture, via les assurances santé, des thérapies comportementales intensives de l’obésité. Bref, l’obésité doit être mieux reconnue encore, comme une véritable pathologie.