Nausées, vomissements, reflux gastro-œsophagien, lourdeurs digestives, ballonnements, constipation, diarrhée, hémorroïdes,… Les troubles digestifs ne sont pas rares chez la femme enceinte. Certains s’invitent dès premiers mois, tandis que d’autres apparaissent plutôt en fin de grossesse.
Pour venir en aide aux futures mères, il est important de rappeler quelques mesures hygiéno-diététiques et/ou de conseiller certains médicaments, produits naturels ou autres compléments alimentaires, en toute sécurité.
Une chronologie bien orchestrée
Les premiers inconforts digestifs de la femme enceinte sont souvent les nausées et/ou les vomissements. Présents dès les premières semaines de la grossesse, ils touchent environ une femme sur deux. Ils s’expriment plus volontiers le matin, mais peuvent parfois persister tout au long de la journée. Désagréables, ils sont cependant bénins et sans conséquence sur l’état général de santé et disparaissent spontanément après les 3 premiers mois (sauf chez 15 à 20% des femmes).
Entre 3 et 6 mois de grossesse, ce sont plutôt les brûlures d’estomac, les remontées acides, les régurgitations (le reflux gastro-oesophagien ou RGO), la constipation, les ballonnements et les gaz qui font leur apparition. Tous ces symptômes inconfortables n’ont rien d’inquiétants. Ils sont liés aux hormones (oestrogènes et progestérone) et à la pression du foetus sur l’estomac et les intestins, au fur et à mesure de sa croissance in utero.
Enfin, la compression des veines de l’abdomen et le retour veineux moins efficace favorisent aussi l’apparition des hémorroïdes et son lot de symptômes désagréables : irritations, démangeaisons, saignements, tuméfactions et douleurs piquantes!
Quelles solutions proposer?
Heureusement il existe quelques solutions pour apaiser ou traiter ces symptômes : conseils hygiéno-diététiques, produits naturels validés sans risque et médicaments autorisés durant la grossesse.
Nausées et vomissements
- Fractionner les repas pour éviter de se retrouver le ventre «vide» : manger un petit quelque chose (biscuits secs ou biscottes) 15 minutes avant de se lever le matin, faire plusieurs petits repas par jour, boire souvent de petites quantités de liquide tout au long de la journée.
- Fuir les odeurs difficiles à supporter et manger des plats qui font envie (ni trop épicés, ni trop lourds, ni trop gras).
- Prendre des compléments alimentaires à base de gingembre*, sans risque pour la mère et le futur enfant. Demander conseil en pharmacie pour choisir un complément à base d’extraits secs standardisés, plus fiable et qui garantit une grande concentration en gingérol (le principe actif).
- Penser aux médicaments homéopathiques comme Ipeca 7CH, Nux vomica 5CH ou Sepia 7CH.
Problèmes de RGO
- Fractionner les repas pour réduire l’effet «estomac vide» et le pyrosis.
- Eviter la consommation de fritures, de boissons gazeuses, d’aliments qui fermentent (famille des choux), d’aliments difficiles à digérer ou trop fibreux (poireaux, radis, asperges, légumes secs) ou d’aliments trop acides (tomates, etc.).
- Ne pas s’allonger juste après un repas et adopter une position semi-assise pour dormir, si les problèmes s’accentuent la nuit.
- Utiliser des pansements gastriques (anti-acides) pour protéger la muqueuse et tamponner l’acidité gastrique. Plusieurs principes actifs ont montré leur efficacité et leur innocuité durant la grossesse. Mais si les problèmes de RGO persistent, la consultation médicale s’impose.
Constipation et ballonnements
Quelques mesures élémentaires très efficaces:
- Aller à la selle régulièrement et éviter de se retenir.
- Modérer la consommation d’aliments raffinés, riches en sucres et pauvres en fibres.
- Limiter les aliments favorisant les ballonnements: légumes secs, oignons, salsifis.
- Manger de petites quantités plus souvent.
- Prendre le temps de manger au calme et mastiquer.
- Adopter de bonnes positions pour prendre les repas (pas de compression de l’estomac).
- Boire suffisamment d’eau et de liquide tout au long de la journée (lait, tisane, etc.)
- Faire de l’exercice pour favoriser la motilité intestinale (marche, natation, gymnastique ciblée).
- Renforcer les apports en fibres (pains, céréales, légumes, fruits de saison, laitues, etc.)
- Utiliser des compléments alimentaires naturels (à base de pruneau, de pomme, de rhubarbe, etc.) ou des médicaments qui augmentent le péristaltisme intestinal, favorisent la motilité et la progression du bol alimentaire dans l’intestin (laxatif de lest, lubrifiant, lavement, etc.).
La prise de laxatif et de médicaments ne doit toutefois par être envisagée sans l’avis d’un pharmacien ou d’un médecin.