En panne en cas d’obésité, le processus qui permet à l’estomac de détecter et d’indiquer au cerveau qu’il est rassasié est irréparable en cas de perte de poids. Des chercheurs de l’Université d’Adélaïde apportent une des principales raisons pour lesquelles la plupart des personnes qui perdent du poids reviennent ensuite à leur poids de départ.
Cette étude, publiée dans l’International Journal of Obesity, identifie sur la souris, une désensibilisation des nerfs de l’estomac après consommation à long terme d’une alimentation riche en graisses. Il s’agit de l’étude de l’impact d’un régime riche en graisses, sur la capacité de l’intestin à signaler la satiété au cerveau et l’impact éventuel, en sens inverse, en cas de perte de poids.
Deux mécanismes sont identifiés, expliquant pourquoi les personnes obèses ont besoin de manger plus pour parvenir à la sensation de satiété, ce qui aggrave encore leur obésité.
Les nerfs de l’estomac qui envoient ce signal de satiété au cerveau semblent désensibilisés en cas de régime riche en graisses. Et, même en cas de retour à une alimentation normale, ce processus ne revient pas à la normale, d’où un besoin de manger toujours plus pour se sentir rassasié.
La leptine, une hormone bien connue pour réguler la prise alimentaire va également contribuer à modifier la sensibilité des nerfs dans l’estomac. En régime normal, la leptine permet d’arrêter la prise alimentaire. En cas de régime riche en graisses, la leptine désensibilise les nerfs qui détectent que l’estomac est plein.
Ces découvertes ont de fortes implications pour les personnes obèses, mais aussi pour celles qui tentent de perdre du poids ou simplement de maintenir une perte de poids. Parce qu’une fois désensibilisée, cette réponse de l’estomac ne revient pas à la normale. En situation d’obésité, toute tentative de perte de poids semble vouée à l’échec.
Seul espoir, les chercheurs précisent ignorer si l’effet est permanent ou simplement durable. Seuls environ 5% des personnes suivant des régimes sont capables ensuite de maintenir leur perte de poids, la plupart des personnes qui ont suivi un régime reprennent leur poids sur deux ans.
Bref, des conclusions assez décourageantes mais qui vont dans le sens du recours à la chirurgie bariatrique, de la pratique de l’exercice physique, et pour les auteurs, de nouvelles recherches pour identifier un moyen pharmacologique de «tromper l’estomac».