Les maladies inflammatoires intestinales peuvent-elles bénéficier des effets de l’huile d’olive? C’est ce que suggère cette étude menée chez la souris, avec différentes huiles d’olive extra-vierges.
Les maladies inflammatoires du grêle (IBD) ont connu une forte progression dans le monde, particulièrement dans les pays industrialisés ayant adopté un mode de vie occidental. La cause précise de l’IBD n’est pas connue. Mais on sait que la génétique, l’environnement et des facteurs de l’hôte ont été associés à cette pathologie.
La composante inflammatoire est déterminante. Or, dans les nombreux travaux consacrés à l’étude des effets de l’alimentation méditerranéenne, l’huile d’olive s’est révélée capable de réduire l’inflammation chronique, en interférant avec l’acide arachidonique et les voies de signalisation de la protéine nuclear factor-kappa B. Des effets attribués à l’acide oléique et aux composés phénoliques de l’huile d’olive extra-vierge (EVO), et qui pourraient s’avérer intéressant en cas d’IBD.
À lire aussi: Inflammation intestinale: les aliments les plus bénéfiques
4 variétés d’huile d’olive extra-vierge des Pouilles
Dans cette étude, des chercheurs ont voulu voir dans quelle mesure l’EVO pouvait avoir un effet protecteur dans un modèle de colite, induit chez la souris par le Dextran Sulfate de Sodium. Ils ont testé 4 cultivars originaires de la région des Pouilles, dans le sud de l’Italie.
Les résultats indiquent que l’huile d’olive permet de limiter la perte de poids induite par l’inflammation intestinale. Trois variétés sur 4 ont entraîné une réduction des saignements rectaux et des niveaux d’expression des gènes impliqués dans l’inflammation et la régulation de la réponse immunitaire (IL-1β, TGFβ et IL-6). La majorité des variétés (¾) a également amélioré la perméabilité intestinale ainsi que les caractéristiques histopathologiques provoquées par l’inflammation.
Sur le même thème: Adieu à l’alimentation méditerranéenne?
Ne pas confondre les huiles d’olive
Ces observations, bien que limitées à la souris, apportent de nouveaux éléments sur le potentiel anti-inflammatoire de l’huile d’olive. Précisons cependant que le terme “huile d’olive” autorise une huile ayant subi un processus de raffinage. Ce dernier réduit considérablement son contenu en composés phénoliques antioxydants, à la différence de l’huile d’olive vierge et de l’huile d’olive extra-vierge.
À ce jour, plusieurs études observationnelles ont rapporté des associations entre certaines caractéristiques de l’alimentation et l’IBD:
- les fibres alimentaires, les fruits et les légumes ont un effet favorable,
- alors que de grandes quantités de viande et graisses et d’acides gras oméga-6 ont un effet défavorable.
Si l’huile d’olive extra-vierge voit ses effets bénéfiques confirmés chez l’homme, on peut dès lors penser que c’est dans le contexte d’une alimentation méditerranéenne que le potentiel anti-inflammatoire s’exprimera le mieux.
Retrouvez tous les articles sur la santé digestive dans votre nouvelle rubrique!
Trois variétés sur 4 ont entraîné une réduction des saignements rectaux …. quelle est la variété inactive ? Si tu peux le dévoiler évidement.
Merci pour vos articles Food in action , toujours très intéressants.
Anne
Bonjour Anne,
Les 4 cultivars sont cultivars testés sont : Ogliarola (Cima di Bitonto), Coratina, Peranzana et Cima di Mola. C’est Cima di Mola qui n’a pas eu d’effet significatif sur les saignements rectaux. Merci pour ton intérêt !