Les bébés nés par césarienne seraient plus susceptibles d’être obèses à l’âge adulte. Ces conclusions issues d’une large méta-analyse démontrent une association et non une relation de cause à effet. De plus gros poids de naissance, associés à un risque d’obésité, peuvent aussi justifier le recours à la césarienne plus tard dans la vie.
C’est une association à premier abord surprenante, qui est révélée par ces chercheurs de l’Université de Londres soutenus par l’Imperial College. Ils ont étudié les liens possibles entre le mode d’accouchement et le poids des enfants plus tard dans la vie.
L’analyse constate que le risque de surpoids à l’âge adulte est accru de 26% pour les bébés nés par césarienne et de 22% pour l’obésité. Il s’agit d’une méta-analyse de 35 études publiées jusqu’aux années 1970, période durant laquelle la césarienne restait une option majoritairement réservée en cas de risque pour la mère ou pour l’enfant. Depuis les années 1990, soulignent les auteurs, les taux de césariennes ont augmenté de 100%.
Les chercheurs ont identifié 35 études, portant au total sur 163.753 enfants nés dans 10 pays. L’IMC des enfants a été mesuré à des âges très différents, selon les études, allant de 18 à 70 ans. Par rapport aux participants nés par voie naturelle, les adultes hommes et femmes nés par césarienne, présentent:
- une augmentation moyenne de l’IMC de 0,44 kg
- un risque accru de 26% de surpoids (OR: 1,26)
- un risque accru de 22% d’obésité (OR: 1,22)
Sur cette période étudiée, il existe bien une forte association entre une naissance par césarienne et le risque d’un IMC plus élevé. Cependant, la période des études considérées pourrait aussi expliquer, en partie, l’augmentation des taux de surpoids observés.
D’autres recherches restent nécessaires pour confirmer une relation de cause à effet ou l’intervention d’autres facteurs dans la relation. On connait ainsi les facteurs sous-jacents, qui à la fois justifient une césarienne et augmentent le risque d’obésité chez les enfants:
- l’IMC élevé chez la mère
- le diabète gestationnel
- un statut socio-économique défavorisé
Mais, prenant en compte à la fois l’épidémie d’obésité et la forte augmentation du recours aux césariennes, le sujet mérite recherche, soulignent les auteurs. Car il existe des mécanismes plausibles qui pourraient expliquer la relation directe, en particulier au niveau du microbiote intestinal qui diffère chez les bébés nés par césarienne et par voie naturelle. Ensuite, la compression de l’enfant pendant l’accouchement semble influencer l’expression de certains gènes impliqués dans le métabolisme.
Karthik Darmasseelane et al., PLOS ONE, 26/02/2014.