Que font les différents acteurs de l’industrie alimentaire pour contribuer à rendre l’environnement alimentaire moins « obésogène » ? Le rapport BIA obesity de Sciensano attribue un score en fonction de leur comportement et de leurs actions.
Le surpoids et l’obésité sont devenus un enjeu majeur de santé publique à l’échelle de la planète. En Belgique, pas moins d’un adulte sur deux et un adolescent sur sept sont en excès de poids ou obèse1. L’environnement alimentaire dit « obésogène » est considéré comme un facteur important contribuant au développement de cette maladie multifactorielle. Les gouvernements, la société et bien sûr l’industrie alimentaire ont tous un rôle à jouer pour contribuer à un environnement alimentaire plus sain. Mais comment se comportent les industries alimentaires face à ce défi ?
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Le rapport « BIA-Obesity »
C’est précisément pour évaluer les engagements et les pratiques de l’industrie alimentaire face à l’obésité qu’un réseau de chercheurs étudie les environnements alimentaires dans plus de 40 pays (INFORMAS). Pour la Belgique, ce sont les scientifiques de Sciensano, en collaboration avec l’INRAE en France, qui ont élaboré le rapport intitulé « Food companies’ commitments and practices on food environments and population nutrition in Belgium : a detailed assessment », plus communément appelé BIA-Obesity Report2.
Les engagements de 31 sociétés alimentaires belges sélectionnées, comprenant des entreprises alimentaires, des enseignes de grande distribution et de la restauration rapide ont ainsi été passés au crible. L’évaluation porte sur 6 points :
- La stratégie alimentaire de l’entreprise
- La formulation des produits
- L’étiquetage des produits
- Le marketing des produits et de la marque
- L’accessibilité des produits
- Les relations avec d’autres organisations
Une moyenne inférieure à 50 %
Les résultats montrent que le score moyen est le plus bas dans la restauration rapide (15 %). Il est un peu plus élevé, mais toujours sous la barre des 50 %, pour les fabricants de produits alimentaires emballés et de boissons non alcoolisées (45 %) et la distribution (46 %). Du côté des « bons élèves », seules 6 enseignes atteignent ou dépassent un score de 60 %. Il s’agit de (par ordre décroissant de score) : Danone, Unilever, Coca-Cola, McCain, Nestlé et Friesland Campina.
Concernant le marketing alimentaire, le Conseil Supérieur de la Santé a publié récemment son avis sur le marketing des aliments malsains auprès des enfants 3. Il préconise de réduire l’exposition des enfants, y compris des adolescents, aux aliments malsains par le biais des médias et du marketing alimentaire. Les aliments et boissons visés sont ceux qui, selon les critères de l’OMS, sont considérés comme trop riches en énergie, en sucres, en graisses, en acides gras saturés et/ou en sel. Le CSS recommande ainsi d’interdire tout marketing pour ces produits jusqu’à l’âge 18 ans.
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Sources :
1. Belgian Health Interview Survey 2018
2. Vandevijvere S, Van Dam I, Sciensano, INRAE. BIA-Obesity Belgium 2021.
3. Conseil Supérieur de la Santé 2022. Avis 9527 – Le marketing des aliments malsains auprès des enfants.