Contrairement à ce qu’ont suggéré plusieurs études précédentes, réduire fortement l’apport calorique n’allonge pas l’espérance de vie, d’après une étude de 25 ans menée chez le singe.
La réduction de l’apport calorique constitue une des grandes pistes avancées pour allonger l’espérance de vie. Bien qu’elle soit créditée par plusieurs études animales, la plus récente d’entre elles semble réfuter cette hypothèse.
Cela fait une trentaine d’années que Don Ingram, gérontologue à la Louisiana State University à Baton Rouge, a conçu cette étude au National Institute on Aging (NIA) à Bethesda (Maryland). À l’époque, on pensait que toutes les calories se valaient, précise-t-il aujourd’hui. Or, c’est peut-être bien là ce qui explique les résultats de son étude, qui ne montrent aucune différence entre les singes rhésus soumis à une restriction énergétique de 30%, par rapport au groupe contrôle, et cela au terme de 25 ans de suivi.
En effet, dans les études antérieures ayant rapporté un allongement de l’espérance de vie grâce à la restriction calorique, la qualité de l’alimentation pouvait laisser à désirer. Ainsi, dans l’étude menée de 1989 à 2009 au Wisconsin National Primate Research Center à Madison, l’alimentation des singes du groupe contrôle contenait 28,5% de saccharose, contre 3,9% dans celle du NIA. De plus, les animaux de l’étude du NIA bénéficiaient d’un apport en huile de poisson ainsi qu’en antioxydants.
Cette étude amène donc à revoir les interprétations des études précédentes. Il se pourrait bien que ce ne soit pas la restriction calorique qui ait augmenté l’espérance de vie, mais plutôt la mauvaise qualité de l’alimentation qui ait diminué l’espérance de vie des animaux qui ne sont pas soumis à la restriction…
Mattison J.A. et al., Nature, online 29 august 2012, doi:10.1038/nature11432.