Une vaste étude portant sur plus de 70 000 personnes rapporte une association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le risque de démence. À l’inverse, la réduction de 10 % en poids d’AUT par des denrées pas ou peu transformées voit le risque de démence diminuer de 19 %.
Les aliments-ultra-transformés, qui occupent une part croissante dans notre alimentation moderne, sont de plus en plus pointés du doigt. Ils ont déjà été associés à de très nombreux problèmes de santé majeurs, dont l’excès de poids et l’obésité, les maladies cardiovasculaires, le cancer, la dépression, le syndrome de l’intestin irritable et la mortalité toute cause. Voici que le sombre tableau s’étend à la démence, un autre problème de santé préoccupant dans nos sociétés vieillissantes, et qui ne connaît guère de remèdes. Même s’il s’agit d’associations, qui ne prouvent pas de liens de cause à effet, cela commence à faire beaucoup…
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Les AUT représentent de 9 à 28 % de l’alimentation
Cette étude prospective porte sur les données de 72 083 personnes âgées de 55 ans et plus, provenant de la UK Biobank, qui renferme les données de santé d’un demi-million de personnes. La période de suivi est d’environ 10 ans.
Les auteurs ont utilisé la classification NOVA pour classer et évaluer la part des AUT (Groupe NOVA 4). Dans cette cohorte, la consommation d’AUT s’étalait de 9 % de l’alimentation, soit 225 grammes, dans le quartile le plus faible, à 28 % (814 g) dans le quartile le plus élevé. Les principales denrées ultra-transformées sont les boissons, suivies des produits sucrés et des produits laitiers ultra-transformés.
Après ajustement pour différents facteurs confondants, les résultats rapportent que chaque augmentation de la part des AUT de 10 % en poids est associée à une augmentation du risque de démence de 25 %. À l’inverse, la réduction de la part des AUT de 10 % est associée à une réduction du risque de développer une démence e 19 %.
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Quels sont les facteurs en cause ?
Voilà donc les AUT une fois de plus cloués au pilori. Mais il subsiste beaucoup de flou sur l’origine réelle des ces associations, sur les facteurs causals et les mécanismes : graisses saturées, sucres ajoutés, sel, additifs, produits d’oxydation, produits issus des emballages… effets « cocktail » ? De nombreuses pistes sont envisageables, y compris le coût : on retrouve souvent une association inverse entre santé et budget consacré à l’alimentation. Or, comme l’avait montré une étude de Sciensano, les calories sont plus que deux fois moins chères lorsqu’elles proviennent d’AUT que de denrées pas ou peu transformées… L’équation est donc loin d’être simple !
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Source:
Li H et al. Neurology 2022. DOI: https://doi.org/10.1212/WNL.0000000000200871