C’est un revirement de situation: alors que l’on considère habituellement la forme synthétique de la vitamine B9 comme deux fois plus active que la forme naturelle, une nouvelle étude montre que ce n’est pas du tout le cas…
C’est un véritable pavé dans la marre! Alors que l’EFSA vient, il y a à peine quelques jours, de souligner ce qui est communément admis, à savoir que la forme synthétique de la vitamine B9, l’acide folique, est deux fois plus efficace que la forme naturelle, représentée par les polyglutamates, une nouvelle étude remet clairement en cause cette équivalence.
Si l’acide folique est considéré comme plus actif, c’est parce qu’il pénètre intact la cellule intestinale, alors que les polyglutamates alimentaires doivent d’abord subir l’action d’enzymes, les déconjugases, pour être transformés en monoglutamates assimilables. Mais pour exercer son activité vitaminique, il y a encore une étape cruciale: la réduction et la méthylation de l’acide folique en acide 5-méthyle tétrahydrofolique (5-MTHF).
C’est précisément sur cette étape que portent les investigations d’une équipe de Newcastle, dont les travaux sont publiés dans The American Journal of Clinical Nutrition. Ils ont prélevé du sang portal et périphérique de volontaires après ingestion orale d’isotopes stables d’acide folique ou de sa forme réduite.
Les résultats indiquent que l’intestin humain a une capacité élevée à convertir les folates alimentaires en 5-MTHR, mais une capacité limitée à réduire l’acide folique. Les chercheurs ajoutent qu’une exposition hépatique chronique à l’acide folique pourrait induire une saturation, et expliquer ainsi une circulation périphérique d’acide folique non métabolisé.
Patanwala I. et al., Am J Clin Nutr, August 2014, vol. 100, no. 2 593-599.