Un essai randomisé mené par des chercheurs américains indique que le magnésium jouerait un rôle de régulateur dans le statut en vitamine D. Le minéral optimiserait en effet les niveaux sanguins de la vitamine en fonction de la présence d’une déficience ou d’un excès de celle-ci.
Des études antérieures in vitro et in vivo indiquent que les enzymes qui synthétisent et métabolisent la vitamine D dépendent du magnésium. Des études observationnelles récentes ont également montré que la consommation de magnésium interagissait de manière significative avec le statut en vitamine D et le risque de mortalité associé. D’après NHANES, 79% des adultes américains ne respectent cependant pas l’apport nutritionnel recommandé en magnésium. L’objectif de cette recherche était donc d’approfondir les relations qui lient ces deux nutriments, mais cette fois dans le contexte du cancer colorectal, pour lequel la cobalamine serait potentiellement protectrice.
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Le magnésium contrôle la vitamine D
L’étude randomisée portait sur 250 personnes considérées à risque de développer un cancer colorectal en raison de facteurs de risque ou de la suppression d’un polype précancéreux. Le but de cette étude était de vérifier l’hypothèse selon laquelle une supplémentation en magnésium affecte différemment le métabolisme de la vitamine D en fonction de la concentration initiale.
Verdict: la supplémentation en magnésium a augmenté la concentration en 25(OH)D3 lorsque ses concentrations initiales étaient basses, proches de 30 ng/ml. L’effet s’inverse cependant lorsque les valeurs initiales de 25(OH)D3 étaient plus élevées (de 30 à 50 ng/ml). Fait nouveau donc: le magnésium exercerait un effet régulateur sur le statut en vitamine D, ce qui peut donc potentiellement avoir un rôle important dans la plupart des effets préventifs documentés de la vitamine.
Une double carence aux États-Unis
Selon Qi Dai, MD, PhD, auteur principal de l’étude, le niveau idéal de la vitamine D est encore aujourd’hui un vrai débat. Et l’influence du magnésium vient davantage encore en compliquer l’analyse. Pour l’expert, le taux sanguin idéal se situe probablement dans la plage médiane d’une forme en U. En effet, la vitamine D à ce niveau a été associée à un risque de maladie cardiovasculaire plus faible par plusieurs études d’observation.
L’objectif est désormais de voir si cette courbe en U peut également être une réalité dans le cadre de la prévention du cancer colorectal. L’étude suggère également qu’une carence en magnésium interrompt la synthèse de la vitamine D et son métabolisme. Un constat important, car aux États-Unis notamment, la déficience en vitamine D est un problème de santé publique bien connu. Celle en magnésium, en revanche, est mésestimée. Or, comme précisé plus haut, les estimations nationales mettent en lumière l’absence de couverture des besoins pour une large majorité de la population. Une situation probablement comparable à d’autres pays, y compris en Europe.
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