L’homocystéine est suspectée depuis longtemps dans les maladies cardiovasculaires, sans qu’un rôle causal ait toutefois pu être établi. Elle apparait ici comme un facteur prédictif de la mortalité chez les personnes ayant été victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Des taux sanguins élevés d’homocystéine, un acide aminé non protéinogène, ont été associés à plusieurs problèmes de santé, notamment dans le domaine cardiovasculaire, mais aussi celui des démences telles que la maladie d’Alzheimer. L’homocystéine peut causer des dommages aux vaisseaux par le biais du stress oxydatif et de l’inflammation, ce qui pourrait favoriser le développement de l’athérosclérose et augmenter le risque d’accidents cardiovasculaires, dont les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Le fait que l’homocystéine soit un véritable facteur de risque, ou seulement un marqueur du risque cardiovasculaire reste débattu. Comme celui du potentiel thérapeutique du folate et des vitamines B6 et B12, toutes trois impliquées dans les voies de dégradation de l’homocystéine. Par contre, on sait bien qu’une déficience en folate et/ou en vitamine B12 peut être la cause d’une homocystéinémie élevée.
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L’homocystéine associée à la mortalité toute cause
Une nouvelle recherche dans ce domaine s’est intéressée à l’homocystéine auprès de personnes ayant déjà été victimes d’un AVC : l’étude porte sur 431 participants avec un âge moyen de 64,8 ans. 316 décès sont survenus au cours de la période de suivi de 10 ans. Les résultats indiquent que le taux d’homocystéine est associé à la mortalité de toute cause, avec une association particulièrement forte chez les patients âgés. Les patients dans le quartile supérieur pour le taux d’homocystéine ont un risque de mortalité toute cause qui s’avère 1,63 fois plus élevé que ceux du quartile le plus bas. Chez les patients âgés, chaque augmentation du taux d’homocystéine de 1 µmol/l entraînait une augmentation de la mortalité de 5,3 %.
Autre constat, les taux de folate et de vitamine B12 étaient inversement associés à la mortalité de toute cause.
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Potentiel protecteur pour des vitamines B
Cette étude ne permet pas de prouver un lien de cause à effet, que ce soit pour l’homocystéine, comme pour le folate et la vitamine B12. Néanmoins, elle relance la question sur le potentiel d’une majoration des apports en folate et/ou en vitamine B12 pour réduire la mortalité chez les personnes ayant eu un AVC. Les auteurs estiment qu’il est désormais urgent de mettre en place des essais randomisés contrôlés pour évaluer cette hypothèse.
Les accidents cardiovasculaires cérébraux sont une cause majeure de mortalité dans le monde. Certaines données évoquent qu’ils ont connu une augmentation de 23,8 % au cours de ces dernières années. Bien que l’homocystéine soit fabriquée à partir de la méthionine, un acide aminé largement présent dans les protéines alimentaires, un régime végétarien n’est pas associé à une homocystéinémie plus faible.
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