La combinaison de boissons sucrées avec un repas riche en protéines n’est pas une bonne idée, en cas de contrôle du poids. Le duo perturberait la balance énergétique et réduirait l’oxydation des graisses chez des sujets de poids normal. Les risques à long terme restent à déterminer.
Le cerveau gère mal les signaux liés à un apport calorique excédentaire sous forme liquide. Plusieurs études ont montré des parallélismes entre l’évolution de la consommation de boissons sucrées et la progression de l’obésité, sans permettre cependant d’établir un lien de causalité.
Mais selon cette nouvelle étude de l’USDA, le fait de boire sucré et de manger simultanément des protéines ferait mal au poids.
Boissons sucrées vs non sucrées
Les auteurs ont recruté 27 adultes de poids sain, de 23 ans en moyenne, qui ont participé à 2 expériences distantes d’une semaine, évaluées dans une chambre calorimétrique. Lors de la première, ils consommaient une boisson sucrée avec un repas protéiné standard (15% de l’apport énergétique) ou riche en protéines (30%). Dans la seconde, les repas étaient accompagnés d’une boisson non sucrée. Ils étaient tous composés des mêmes aliments, procuraient 17 g de graisses et étaient ajustés en calories, en modulant l’apport glucidique.
Comme attendu, l’augmentation des concentrations de protéines a diminué la faim, l’appétit pour des produits gras et salé et augmenté la satiété les heures qui ont suivi l’expérience, surtout chez les femmes. Chez les hommes, ces marqueurs étaient significativement plus faibles.
Une réduction de l’oxydation des graisses et la dépense énergétique
L’enseignement le plus important de l’étude arrive avec la calorimétrie. L’inclusion d’une boisson sucrée réduit en moyenne la thermogenèse postprandiale de 2,4% et l’oxydation des graisses de 8%. La dose de protéines consommée importe également.
Dans le repas standard, la réduction de l’oxydation de graisses correspond à 7,2g en moyenne. Dans le repas riche en protéines, elle se situe à 12,6g. L’ajout d’une boisson sucrée impacte donc les 2 composantes de l’équation énergétique.
Pour l’apport calorique, l’énergie supplémentaire de la boisson sucrée n’a pas augmenté la satiation. Pour les dépenses, les calories supplémentaires n’ont pas été éliminées et l’oxydation des graisses a été réduite.
Ces résultats expérimentaux sont difficilement extrapolables, vu la faible taille de l’échantillon et la courte durée de l’expérience. On ne sait pas non plus la réponse observée chez des individus en surpoids. A suivre…
Casperson S.L. et al., BMC Nutrition, 2017, Volume 3, Number 1, Page 1.