L’adage «Tel père, tels fils/fille» se vérifierait-il par la science? Des chercheurs de l’Université McGill de Montréal au Québec suggèrent via une étude expérimentale en tout cas que l’alimentation du père avant la conception jouerait un rôle crucial dans la santé de son futur enfant.
L’attention des professionnels de l’enfance se focalise souvent, et assez logiquement, sur les mamans dès qu’une grossesse est envisagée. Mais pour ces chercheurs montréalais, l’alimentation du père avant la conception, totalement négligée jusqu’à ce jour, aurait un rôle au moins aussi important, tout du moins comme semble l’indiquer leur expérience menée sur des rongeurs.
Leur étude s’est en particulier focalisée sur l’apport en acide folique, dont l’importance est reconnue surtout tout au début de la grossesse pour le développement du foetus.
Les résultats de leurs travaux menés sur des souris montrent que la déficience du mâle en acide folique est associée à plusieurs formes de maladie congénitale chez le souriceau, en comparaison des animaux non carencés en cette vitamine. L’effet est même assez sévère puisque le risque de malformation grimpe jusqu’à près de 30%, avec des anomalies squelettiques graves.
L’analyse génétique révèle que certaines régions de l’épigénome du sperme sont sensibles à l’environnement et en particulier à l’alimentation. Cette information serait gardée en mémoire dans les gènes des spermatozoïdes et transmise à la descendance, au point d’influencer le développement le métabolisme à long terme. En clair, le sperme transmettrait aussi une mémoire de l’environnement et de la vie du père.
Pour les auteurs, les choix en matière de mode de vie des pères d’aujourd’hui pourraient donc s’avérer importants pour les générations futures, au même titre que ceux de la mère.
Lambrot R. et al., Nature Communications, 10 December 2013.