Le lien entre le stress parental et l’obésité chez les enfants est confirmé, avec des effets particulièrement prononcés chez les enfants hispaniques. L’analyse indique que les enfants âgés de 10 ans, et dont les parents ont des niveaux élevés de stress, prennent environ 7% de poids en plus que les autres enfants.
Le Dr Shankardass, épidémiologiste et professeur de psychologie, a travaillé à partir des données de la Children’s Health Study, une cohorte portant au départ sur les effets à long terme de la pollution atmosphérique sur la santé respiratoire des enfants. L’IMC de 4.078 enfants, âgés de 5 à 10 ans au départ de l’étude (2002–2003) a été calculé chaque année et le stress des parents évalué par questionnaire.
Augmentation accrue de l’IMC chez l’enfant
L’analyse révèle qu’un stress parental élevé au début de l’étude est associée à un accroissement supplémentaire de l’IMC à 10 ans de 0,287 kg/m2, soit estimée à 2% par rapport à l’IMC moyen à cet âge. La même augmentation du stress parental est également associée à une augmentation accrue de la prise de poids au cours de la période de suivi (de 2 à 5 ans, selon les enfants), soit une augmentation de la variation de l’IMC de 0,054 kg/m2, soit une variation accrue de 7%, de l’augmentation moyenne de l’IMC. Ces variations sont particulièrement significatives chez les enfants hispaniques.
C’est donc un «petit» effet?
Un petit effet du stress parental sur l’augmentation de l’IMC, avec une prise de poids plus précoce chez les enfants. La différence peut sembler minime, mais elle se joue au moment même où les enfants adoptent de nouvelles habitudes alimentaires et d’exercice physique. De plus, si ce gain de poids se poursuivait tout au long de la vie, il conduirait immanquablement à l’obésité et à de graves problèmes de santé.
Pourquoi cet impact du stress parental?
Des parents stressés vont réduire le temps familial consacré à l’activité physique et augmenter la quantité d’aliments malsains disponibles. Le stress parental pourrait également créer un stress pour les enfants, qui eux-aussi vont «s’adapter» en mangeant plus et en pratiquant moins d’exercice. Enfin, l’hypothèse de modifications biologiques, entraînant un gain de poids, est également évoquée. La conclusion est donc plutôt que de se concentrer sur des interventions pouvant aider les familles vivant dans des conditions difficiles, par exemple faire en sorte qu’elles disposent d’aliments sains ou de soutiens pour faire face au stress.
Shankardass K. et al., Pediatric Obesity, published online 5/12/2013.