Phénomène typique des campus estudiantins, le binge drinking provoquerait des changements cellulaires immédiats et négatifs au sein de la paroi artérielle. Selon une étude américaine récente, si ce comportement est régulier, il augmenterait le risque cardiovasculaire plus tard dans la vie.
Le binge drinking ou biture express, qui consiste à boire de grandes quantités de boissons alcoolisées pendant une courte période de temps, ne causerait pas uniquement la «gueule de bois»… D’après une étude publiée dans le Journal of The American College of Cardiology, elle favoriserait aussi le développement des maladies cardiovasculaires à long terme.
L’originalité de cette étude était d’évaluer pour la première fois l’impact de ce phénomène chez les 18-25 ans. Les chercheurs ont interviewés deux groupes d’étudiants non-fumeurs: un groupe avec un historique de binge drinking et l’autre sans. Ils ont, pour les besoins de l’étude, défini le binge drinking de la manière suivante: une consommation de plus de 5 boissons alcoolisées pour les garçons et de 4 boissons alcoolisées pour les filles dans un intervalle de 2 heures. Les abstinents quant à eux ne devaient pas avoir consommé plus de 5 boissons alcoolisées dans l’année précédent l’enquête.
En moyenne, les étudiants concernés par le problème avaient enregistré 6 épisodes de binge drinking par mois endéans les 4 ans. Et les dégâts sont manifestes: les binge drinkers présentent une altération significative de la fonction des cellules artérielles (endothéliales et des muscles lisses) qui contrôlent le flux sanguin.
Pour les auteurs, ces changements vasculaires seraient comparables à ceux observés chez des individus présentant un historique d’alcoolisme au quotidien (plus de 6 verres par jour pendant 8 ans)… Ce qui à terme pourrait favoriser le développement de l’athérosclérose et d’autres incidents cardiovasculaires tels que l’infarctus et l’AVC. Les auteurs ignorent pour l’instant si ces dégradations sont réversibles avec l’arrêt de ce comportement, et plaident pour une sensibilisation plus importante du problème auprès de la population estudiantine.
Goslawski M. et al., Journal of the American College of Cardiology, Elsevier, 23 avril 2013.