Boire de l’alcool contribue à l’augmentation du risque de la plupart des cancers. Mais ce risque peut varier selon les populations. Ainsi, au Japon, mieux vaut s’abstenir de boire de l’alcool… En effet, même une consommation légère à modérée est associée à des risques élevés de cancer.
Au Japon, la principale cause de décès est le cancer
L’incidence globale des cancers est même un véritable fardeau au pays du Soleil Levant, malgré une espérance de vie élevée. Au premier rang des facteurs de risque: l’alcool. Et ce, même si le pays n’est pas le plus grand consommateur d’alcool au monde, loin de là. En moyenne, un Japonais consomme l’équivalent de 8 litres d’alcool pur par an. En Belgique, ce chiffre est de 12,1 litres par habitant, par an. Les plus grands consommateurs au monde étant les Moldaves, avec près de 15,2 litres par an.
Le cas du Japon est donc probablement plus lié à la génétique, voire au mode de consommation. Bien que certaines études aient relié une consommation d’alcool limitée à des risques plus faibles de certains types de cancer (voir notre infographie sur les 7 mythes du cancer), globalement tous les niveaux de consommation de boissons alcoolisées sont à risque comme le montre cette étude de l’Université de Tokyo et de la Harvard TH Chan School of Public Health.
Celle-ci a recensé les données cliniques de 33 hôpitaux à travers le Japon de 2005 à 2016. L’équipe a examiné 63 232 patients atteints de cancer et 63 232 témoins et a relevé la quantité quotidienne moyenne d’unités d’alcool normalisées (saké, mais aussi vin et bière, notamment) ainsi que la durée de la consommation d’alcool.
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Seule une consommation nulle d’alcool réduit significativement le risque de cancer
Les résultats sont sans équivoques: le risque global de cancer est plus faible uniquement avec une consommation d’alcool nulle. L’étude montre par contre une association presque linéaire entre le risque de cancer et la consommation d’alcool. Ainsi, un faible niveau de consommation d’alcool à 10 ans (par exemple, un verre par jour pendant 10 ans ou au moins deux verres par jour pendant cinq ans) augmentait le risque global de cancer de 5%.
Ceux qui buvaient au moins deux verres par jour présentaient un risque élevé de cancer, quelle que soit la durée de leur consommation d’alcool. De plus, les analyses classées selon le sexe (les femmes ne seraient pas protégées), les comportements de consommation d’alcool et de tabac et la classe professionnelle ont montré la plupart du temps les mêmes tendances. Pour les auteurs, le risque élevé de cancers semble s’expliquer par la nature des sites impliqués: notamment le colorectum, l’estomac, le sein, la prostate et l’œsophage.
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