Contrairement à ce qui est affirmé depuis longtemps, la consommation, même faible, de boissons alcoolisées nuit à la santé, selon cette solide analyse systématique publiée dans The Lancet.
La consommation de boissons alcoolisées à raison de 10 à 20 g d’éthanol par jour, soit 1 à 2 verres de bière, de vin ou équivalent, est tolérée dans de nombreuses recommandations nutritionnelles. Cette tolérance se justifie en grande partie par le fait que de nombreuses études ont rapporté qu’une faible consommation d’alcool était non seulement sans effet néfaste sur la santé, mais pouvait même présenter un certain effet protecteur, essentiellement sur le plan cardiovasculaire. Mais d’autres études plus récentes donnent une image nettement moins réjouissante. Et là, on peut dire que le vent tourne pour l’alcool…
L’alcool, premier facteur de risque chez les hommes de 15 à 49 ans
Cette nouvelle analyse systématique sur l’alcool et la santé a été réalisée sur base des données du projet Global Burden of Diseases de 1990 à 2016. Elle porte sur pas moins de 195 pays et territoires, femmes et hommes répartis par groupes d’âge de 5 années de 15 à 95 ans. Les résultats montrent que globalement, l’alcool représente le 7e principal facteur de risque, tant pour la mortalité que pour la perte d’années de vie en bonne santé (DALYs). Et il devient le premier facteur de risque chez les hommes dans la tranche d’âge 15-49 ans! C’est essentiellement le cancer qui ressort comme le principal problème de santé dû à l’alcool. L’analyse montre encore que le niveau de consommation d’alcool qui est associé au risque le plus faible pour la santé est… zéro.
Taxes et recommandations
Un commentaire associé à cet article souligne l’importance et la qualité des données qui ont été utilisées et de l’analyse, qui a permis une amélioration considérable d’un point de vue méthodologique. L’étude a pris en compte aussi les effets positifs de l’alcool qui ont été rapportés, essentiellement dans le domaine cardiovasculaire. Mais si le risque le plus faible est associé à une consommation d’alcool nulle, c’est parce que ces «bénéfices» sont «gommés» par les nombreux méfaits, dont les cancers.
Ils estiment que des mesures devraient être prises, telles que la taxation, mais aussi une actualisation des recommandations qui ne reflètent souvent pas ce nouvel état des connaissances sur les méfaits de l’alcool.