L’alimentation jour un rôle de mieux en mieux documenté dans la prévention des cancers. Mais après un diagnostic et un traitement? Une étude récente rappelle que les survivants du cancer ont souvent une mauvaise alimentation, avec des conséquences sévères sur leur santé à long terme.
Si ces patients se déclarent pourtant, en général, soucieux de leur régime alimentaire, leur pratique alimentaire est toute autre. Les conclusions présentées dans la revue Cancer soulignent la nécessité d’interventions diététiques chez ce groupe de patients et précisent les manques alimentaires les plus fréquents.
Une mauvaise observance des recommandations
L’étude menée sur 1.533 adultes participant à la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES), survivants de cancer, a analysé leurs habitudes alimentaires et l’adhésion aux recommandations diététiques américaines (2010 Dietary Guidelines). L’analyse constate que si la plupart des participants sont motivés à rechercher des informations sur les choix alimentaires et les changements alimentaires propices à améliorer leur santé, ils présentent une mauvaise observance des directives, avec un score «Healthy Eating Index» de 47,2 sur 100, vs 48,3 chez les adultes sans antécédents de cancer.
Cette adhésion est particulièrement faible sur les apports recommandés en grains entiers et en légumes verts. La consommation en fibres est trop faible, et les apports en graisses solides (112% des apports recommandés), sucres ajoutés et sodium (133%) sont trop élevés. Les apports alimentaires en vitamine D sont très en deçà des recommandations (31%), idem pour la vitamine E (47% des apports recommandés), le potassium (55%), le calcium (73%).
Cependant, la qualité de l’alimentation chez les survivants du cancer augmente de façon linéaire avec l’âge: plus l’âge est avancé, meilleure est la qualité de l’alimentation. Les facteurs de mauvaise alimentation comprennent un faible niveau d’études et le tabagisme, mais aussi le type de cancer. Ainsi, les survivantes du cancer du sein suivent un régime alimentaire plus équilibré que les survivants du cancer du poumon.
La nutrition, un facteur modifiable déterminant
Une mauvaise alimentation augmente considérablement le risque de toute une variété de problèmes de santé, pour la récupération et la qualité de vie post-cancer. Les changements alimentaires qui impliquent plus de fibres, de fruits et de légumes et moins de matières grasses, de sodium et de sucre sont bénéfiques aux survivants du cancer, soulignent les auteurs.
Enfin, les professionnels de santé ont un rôle-clé à jouer dans l’adoption d’une alimentation saine, et devraient orienter les patients vers leurs confrères diététiciens qui par la nutrition, peuvent améliorer la santé globale de ces patients.
Fang Fang Zhang et al., Cancer, American Cancer Society, 13/10/2015.