La perte d’un conjoint est non seulement douloureuse sur un plan émotionnel, mais elle aurait un impact important sur l’alimentation du senior.
L’unité Inra ALISS (Alimentation & Sciences Sociales) de Paris a mené récemment une étude sur l’impact du veuvage sur l’alimentation de la personne âgée.
Premier constat, les plats à forte valeur symbolique sont notamment abandonnés (exemple de la pâtisserie « maison »). La façon de se nourrir connaît aussi des tâtonnements, en particulier chez les hommes. La préparation culinaire est simplifiée, par exemple pour la viande, qui n’est pratiquement plus mijotée en sauce. Et les hommes, qui ont délégué la cuisine à leur épouse toute leur vie durant, recourent aux plats préparés, ou font appel à un tiers pour préparer leurs repas.
Chez les femmes, c’est plutôt la redécouverte des préférences qui avaient été abandonnées depuis leur mariage, même si elles s’autorisent aussi à réchauffer des plats. Cette tendance est particulièrement marquée dans les milieux populaires. L’hygiène alimentaire est cependant davantage respectée que chez les hommes, les écarts étant associés à des petits plaisirs.
Enfin, les évolutions de la façon de cuisiner sont fortement corrélées au degré de dépendance de la personne âgée. En effet, lorsque les femmes veuves renoncent à cuisiner, c’est par incapacité physique et à regret qu’elles se mettent à consommer des plats tout préparés.
Le problème qui se pose dans cette situation ne réside donc pas tant dans les quantités à réduire ou dans l’abandon de certains plats mais plutôt dans ce qui va leur être substitué.
Source: INRA Aliss 14 mars 2011.