Selon une étude écossaise présentée à l’European Congress on Obesity à Glasgow, la mesure du BMI n’est pas très fréquente dans la consultation du généraliste. Près de 25% des patients n’y seraient même jamais confrontés. Cette attitude pose question, compte tenu de son caractère préventif.
Le BMI reste un marqueur fiable de morbidité et de mortalité
La relation positive entre BMI et mortalité a été réaffirmée récemment. Le contrôle du diabète de type 2 et de l’obésité repose aussi sur le suivi et l’enregistrement régulier du BMI. Or, selon cette étude écossaise, la sous-déclaration du BMI reste importante au Royaume-Uni avec seulement 37% des adultes britanniques ayant enregistré celui-ci au cours de la dernière année. Ce manque d’information est loin d’être anodin dans la mesure où rien qu’en Ecosse, 29% des adultes sont considérés comme obèses.
L’intérêt de cette étude était de mesurer pour la première fois l’étendue de la déclaration de routine du BMI dans la pratique médicale. Les auteurs ont ainsi examiné les dossiers de santé de 77 591 adultes âgés de 16 ans et plus issus de 12 pratiques générales, couvrant un échantillon largement représentatif sur le plan socioéconomique de la population écossaise. Les champs réservés à l’enregistrement du BMI ont été recherchés, avec un intérêt particulier pour toutes les mesures prises au cours des 2 années précédentes.
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Le BMI mesuré chez seulement 31% des patients ces deux dernières années
Les chercheurs ont découvert que le BMI avait déjà été enregistré chez 75% des patients. Un constat faussement rassurant car moins du tiers (31%) des patients avaient récemment obtenu une mesure du BMI au cours des deux dernières années. Les taux d’enregistrement de BMI mis à jour variaient aussi considérablement d’une pratique à l’autre, passant de 20% à 42%. Mais le pire reste à venir avec la lecture des chiffres enregistrés:
- moins de 18,5 (poids insuffisant): 2%
- 18,5 à 24,9 (poids normal): 27%
- 25 à 29,9% (surpoids): 33%
- 30 à 39,9 (obésité de grades I et II): 31%
- et 40+ (obésité sévère): 7%.
Dans les deux catégories d’IMC les plus élevées, les chiffres étaient supérieurs à ceux de l’enquête écossaise sur la santé de 2017 (26% et 3% respectivement), ainsi que ceux de l’enquête sur la santé de 2017 en Angleterre (25% et 4% respectivement), ce qui suggère que les taux d’obésité peuvent être plus élevés que prévu! Les auteurs en appellent donc à une sensibilisation d’urgence des professionnels de santé afin d’améliorer la situation et favoriser davantage la prévention.
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