Une étude française rapporte une association entre la consommation de boissons sucrées et de boissons light et le diabète de type 2. Bien qu’aucun lien causal ne puisse être établi, l’information selon laquelle les boissons light provoqueraient le diabète se répand comme une trainée de poudre.
L’histoire est assez croustillante pour faire le buzz: les boissons aux édulcorants intenses, développées pour limiter l’apport en sucres et en calories, sont encore plus dangereuses que leurs homologues sucrées, et donnent le diabète de type 2. C’est ce qu’on peut lire ca-et-là depuis la sortie d’une étude de l’INSERM, en France.
Une équipe de chercheurs s’est penchée sur les associations entre la consommation de boissons sucrées, de boissons aux édulcorants artificiels et de jus de fruits; et le diabète de type 2 dans l’Étude Epidémiologique auprès des femmes de la Mutuelle Générale de l’Education nationale-European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition cohorte, une cohorte de 66.118 femmes suivies depuis 1993.
Les auteurs calculent que les femmes du quartile le plus élevé pour l’apport en boissons sucrées ont un risque de diabète augmenté de 31%, et celles du quintile le plus élevé pour les boissons light voient leur risque de diabète plus que doublé, aucune association n’apparaissant pour les jus de fruits. Les auteurs précisent que l’association est en partie médiée par le BMI.
De nombreux médias ont relayé cette information en la présentant comme si la consommation de boisson sucrées et, plus encore, de boissons light, entraînait le développement d’un diabète.
Le mécanisme avancé étant que l’aspartame provoque une réponse insulinique, menant à une résistance à l’insuline puis au diabète. Un mécanisme qui va à l’encontre des nombreux travaux montrant que la sécrétion insulinique de l’aspartame ne diffère pas de celle… de l’eau!
Précisons que dans cette nouvelle étude, les autres facteurs alimentaires n’ont pas été pris en compte, et qu’une étude d’observation ne peut établir le moindre lien de cause à effet. Relever que la consommation de boissons sans sucres est plus importante chez les diabétiques n’a rien d’une trouvaille, et ne permet pas d’en déduire qu’elles sont à l’origine du diabète. On sait que la consommation d’eau est plus élevée chez les personnes avec un BMI élevé, de là à déduire que l’eau fait grossir…
Fagherazzi G. et al., Am J Clin Nutr, March 2013, First published January 30, 2013.