Une étude rapporte qu’en Belgique, l’enrichissement du pain en iode s’avère efficace pour corriger les déficiences chez les enfants, mais pas chez leur maman.
La population belge est confrontée à une légère déficience iodée, constat qui a été bien documenté depuis 1985. Contrairement à d’autres pays, le sel n’est pas systématiquement enrichi en iode. Mais depuis 2009, le secteur de la boulangerie s’est engagé à utiliser du sel iodé dans la confection du pain.
Une équipe de l’Institut Scientifique de Santé Publique a voulu évaluer l’efficacité de cette mesure, tant chez l’enfant que chez leur maman. Les chercheurs ont mesuré par ultrason le volume de la thyroïde de 1.541 enfants dans 60 écoles, récolté les urines des enfants et de leur mère pour mesurer la concentration iodée ainsi que des échantillons du sel utilisé à la maison.
Sur base de l’excrétion iodée urinaire moyenne, il apparaît que l’enrichissement iodé du pain s’est avéré efficace pour corriger la déficience iodée chez les enfants, mais pas chez leur mère. Les auteurs ont tout de même relevé 7,2% de goitres chez les enfants, et notent que l’excrétion iodée urinaire est plus élevée en Flandre qu’en Wallonie, et chez les garçons que chez les filles. Parmi les 904 échantillons de sels, plus de la moitié (63,2%) ne contenait pas d’iode.
Les auteurs plaident pour une utilisation plus généralisée du pain enrichi en iode, mais aussi du sel iodé à la maison, et soulignent la nécessité de suivre le statut iodé des femmes, en particulier celle en âge de procréer.
Vandevijvere S. et al., Thyroid, 2012 Jun 18.