Le Japon est un des pays avec la cholestérolémie la plus basse au monde, tout comme le taux de maladies cardiovasculaires (MCV). Mais depuis quelque temps, les MCV partent à la hausse, alors que les habitudes alimentaires se modifient. L’abandon du riz par les jeunes serait en cause.
Bien que les maladies cardiovasculaires soient parmi les plus faibles au monde au Japon, elles représentent désormais la première cause de mortalité. On a longtemps mis en avant la faible consommation d’acides gras saturés, notamment parce que la viande est moins présente que dans les pays occidentaux, alors que le poisson et ses précieux oméga-3 le sont plus. Et que c’est ce qui expliquerait que les Japonais ont un taux de cholestérol sanguin particulièrement bas. Mais comme dans le cas de l’alimentation méditerranéenne, de moins en moins consommée dans les pays méditerranéens, les habitudes alimentaires des Japonais évoluent, et s’éloignent de plus en plus du modèle traditionnel.
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7 profils de l’alimentation au Japon
Une vaste étude a été mise sur pied pour tenter de faire la lumière sur ce qui ne va plus dans l’alimentation des Japonais : The Japan Multi-Institutional Collaborative Cohort (J-MICC) Study, avec pas moins de 13.994 personnes âgées de 35 à 69 ans. Plutôt que de se focaliser sur les aliments consommés, les chercheurs ont identifié 7 profils de consommation parmi la population :
• Chez les femmes et hommes :
- Riche en légumes
- Riche en viande et fritures
- Beaucoup de pain et peu de riz
• Chez les femmes :
- Alimentation japonaise saine
- Alcool élevé et riz bas
• Chez les hommes :
- Riche en poisson et fruits de mer
- Riche en confiseries et faible en alcool
Ils ont ensuite croisé ces données avec la teneur en cholestérol LDL.
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L’abandon du riz au profit du pain
Les résultats indiquent qu’un seul profit parmi les 7 est associé à une cholestérolémie élevée à la fois chez les femmes et les hommes : le profil comprenant beaucoup de pain et peu de riz. Chez les hommes seulement, le profil « riche en confiseries et faible en alcool » est aussi associé à un taux élevé de LDL, alors que le profil « riche en poisson et fruits de mer » est inversement associé au cholestérol LDL.
Étonnamment, aucun autre profil, pas même l’alimentation japonaise saine, ne se trouve (inversement) associé à la cholestérolémie.
Ces données suggèrent donc que le comportement alimentaire caractérisé par la réduction de la consommation de riz au profit du pain (avec probablement bien d’autres signes d’une occidentalisation de l’alimentation) expliquerait un taux de cholestérol plus élevé, avec à la clé un risque cardiovasculaire accru.
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