Une nouvelle revue des données scientifiques disponibles suggère que l’implication du fructose dans l’obésité résulte de son apport calorique, et pas d’effets spécifiques de ce sucre.
Longtemps adulé, le fructose se voit aujourd’hui pointé du doigt dans l’épidémie d’obésité, essentiellement en raison de ses effets sur le stockage des graisses. Ce sucre est devenu omniprésent dans les boissons sucrées vendues aux États-Unis et dans d’autres régions du globe, sous forme de sirop de maïs riche en fructose. Toutefois, la démonstration de son implication dans l’épidémie d’obésité n’est pas faite.
Des chercheurs américains ont procédé à un examen approfondi des études concernant ce sujet, qui ont été publiées au cours des 20 dernières années. Ils concluent que dans les études isocaloriques, c’est-à-dire qui comparent deux alimentations avec le même apport calorique, l’une avec du fructose et l’autre avec d’autres glucides, il n’existe aucun effet décelable du fructose sur le poids.
Dans les études où du fructose est ajouté, en plus d’une alimentation contrôle, on observe une prise de poids, mais qui correspond tout simplement au surplus calorique inhérent à l’ajout de fructose.
Les auteurs estiment que l’effet du fructose sur la prise de poids résulte donc davantage d’un apport calorique excédentaire (qui peut très bien survenir avec d’autres sucres et/ou des graisses), que d’un effet spécifique du fructose. Bref, ce ne serait pas le fructose en tant que tel, mais l’excès de fructose qui serait nuisible. Une conclusion qui peut s’appliquer à pratiquement tous les nutriments!
Source : Sievenpiper J.L. et al., Ann Intern Med, 2012,156(4) :291-304.