Chez l’enfant, prendre un petit-déjeuner équilibré permet d’être plus «alerte» durant la matinée, et est donc favorable à un meilleur apprentissage. Si la prise ou l’absence de petit-déjeuner ne fait pas grand-chose au maintien ou à la perte de poids chez l’adulte, le premier repas du jour permet néanmoins un meilleur équilibre métabolique tout au long de la journée.
L’intervention contre le surpoids chez l’enfant
Une nouvelle étude de l’Université de Londres est aussi en faveur du petit-déjeuner, en particulier en cas d’insuffisance de sommeil, ce qui est de plus en plus fréquent chez l’enfant. Ses conclusions, présentées dans la revue Pediatrics suggèrent en effet que sauter le petit déjeuner après une nuit trop courte favorise le surpoids. Ceci en combinaisons avec d’autres facteurs, bien sûr.
En synthèse, les enfants qui sautent le petit déjeuner, qui n’ont pas des horaires réguliers ou une quantité suffisante de sommeil et qui, en plus, ont des mères fumeuses, ont un risque élevé de surpoids ou d’obésité. 3 facteurs évitables, remarquent les auteurs. Il y a donc une possibilité d’intervention précoce, de manière à pouvoir réguler le poids de l’enfant.
La recherche a suivi l’évolution du poids et de l’indice de masse corporelle (IMC) des 10 premières années de la vie d’enfants issus de 19.244 familles britanniques, nés entre 2000 et 2002 et participant à la Millennium Cohort Study.
Les données de poids et de taille ont été recueillies lorsque chaque enfant avait 3, 5, 7 et 11 ans. Par ailleurs, les chercheurs ont pris en compte les facteurs de mode de vie. L’étude identifie 4 modèles de développement du poids (Stabilité, augmentation modérée, obésité, perte de poids).
- La grande majorité des enfants, soit 83,3%, présentent un IMC stable sans surpoids,
- 13,1% présentent des IMC modérés,
- 2,5% affichent un IMC en forte hausse durant la période de suivi.
- 0,6% présentent déjà un IMC dans la tranche de l’obésité à l’âge de 3 ans.
Une question de multiples facteurs
Les filles sont plus susceptibles de suivre un modèle de poids modérément croissant alors que chaque enfant issu de minorités ethniques est plus susceptible de suivre le modèle d’IMC en forte augmentation.
Globalement, l’étude met en avant l’effet de routines perturbées sur le poids de l’enfant. Au nombre de ces routines, figurent des habitudes de sommeil irrégulières et l’absence de petit-déjeuner. Ce dernier facteur semble favoriser le gain de poids par l’augmentation de l’appétit et la consommation d’aliments énergétiques.
Autre facteur, le tabagisme de la mère, et notamment pendant la grossesse. Ce facteur de surpoids s’explique par l’exposition in utero au tabac qui peut entraver le développement normal de l’enfant.
En revanche, d’autres facteurs n’interviennent pas, et parfois de manière surprenante, sur le risque de surpoids chez l’enfant. En effet, l’analyse ne trouve aucune association entre le mode d’allaitement, l’introduction précoce d’aliments solides, la consommation de boissons sucrées à la petite enfance, l’apport de fruits, la télévision et l’activité sportive (le tout avant l’âge de 11 ans) et un gain de poids excessif.
Prendre les bonnes habitudes tôt dans la vie
Ces résultats soutiennent la nécessité de stratégies d’intervention visant à ancrer, au plus tôt, des habitudes de vie saine, pour réguler l’IMC de l’enfant. Au-delà du risque métabolique et cardiaque plus tard dans la vie, être en surpoids ou obèse à l’enfance est également associé à une mauvaise santé mentale, qui peut perdurer dans l’adolescence et à l’âge adulte. Ce faible bien-être psychosocial inclut une faible estime de soi, un malaise social et, un peu plus tard, l’adoption de comportements à risques comme le tabagisme et l’excès d’alcool.