Une étude humaine montre que, comme l’aspirine, mais avec une intensité d’effet plus modeste, un extrait aqueux de la tomate dépourvu de lycopène favorise la fluidification sanguine.
Si l’huile d’olive symbolise souvent à elle seule l’alimentation méditerranéenne (un mode d’alimentation réputé bénéfique notamment pour la santé cardiovasculaire), la tomate est aussi bel et bien présentée en quantité.
Un rôle pour ce légume-fruit dans la santé cardiovasculaire a été suggéré: la tomate contient en effet des composés dotés de certaines propriétés antiplaquettaires. Cela a déjà été mis en évidence in vitro avec un extrait aqueux de tomate. Rien à voir donc avec le lycopène, flamboyant pigment antioxydant de la tomate, qui revendique lui aussi des effets bénéfiques, mais dans d’autres domaines, sans avoir pu convaincre dans les études humaines…
Autisme et peptides opioïdes
Cette nouvelle recherche est une étude randomisée menée en double-aveugle selon un schéma cross-over. 47 sujets sains, âgés de 45 à 75 ans ont pris pendant 7 jours,
- un extrait de tomate (Fruitflow®) ou
- 75 mg d’aspirine.
L’aspirine est en effet connue pour son action anti-agrégation plaquettaire, et est utilisée notamment pour cette raison, à faible dose, pour réduire le risque de thrombus. Mais comme l’explique le chercheur principal, le Dr Niamh O’Kennedy (University of Aberdeen, Écosse), cet extrait de tomate se présente comme une alternative à de telles médications, principalement dans certains groupes comme les personnes âgées, qui présentent fréquemment une intolérance au médicament prescrit.
Arrêter le régime si pas d’amélioration
Car les résultats sont là, même si l’extrait de tomate apparait moins efficace que l’aspirine. La coagulation plaquettaire requiert habituellement 50 à 100 secondes. L’étude montre qu’avec l’extrait de tomate, ce temps est prolongé pour passer de 100 à 150 secondes. C’est moins que les 300 à 600 secondes engendrées par la prise d’aspirine, mais néanmoins significatif. Pour le Dr Kennedy, c’est suffisant pour présenter un intérêt pour contrôler l’hyperactivité plaquettaire, qui augmente avec l’âge, la survenue d’un diabète, l’athérosclérose et d’autres situations. Mais que cela ne dispense pas d’accorder à la tomate la place qu’elle mérite dans l’alimentation!
O’Kennedy N. et al., Eur J Clin Nutr., advance online publication 23 November 2016.