Des recherches menées en Finlande rapportent que le tempérament des enfants de 2 ans est associé à certaines caractéristiques alimentaires plus tard dans la vie. Il pourrait constituer un indicateur pour améliorer la prévention des bonnes habitudes alimentaires.
Les 4 tempéraments déterminés par Hippocrate (lymphatique, sanguin, bilieux ou nerveux) sont utilisés dans certaines pratiques de naturopathie comme point de départ pour conseiller et déconseiller certains aliments. Une pratique scientifiquement plus que douteuse, où l’on déconseille par exemple les agrumes aux nerveux et au bilieux, les abats aux sanguins et les excès de crudités aux lymphatiques… Mais l’objet de cette recherche n’a rien à voir avec ces élucubrations.
Il s’agit d’une étude tout à fait sérieuse, publiée dans la tout aussi sérieuse revue Appetite. Il existerait certaines associations entre le tempérament très tôt dans la vie et certaines caractéristiques alimentaires à l’adolescence.
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Le tempérament des enfants dès l’âge de 2 ans
Cette étude longitudinale a été menée par une équipe de chercheurs attachés essentiellement à l’Université de Turku en Finlande, auprès d’une population de 666 enfants (dont 52% de garçons), suivis de 2 ans jusqu’à 20 ans.
Le tempérament des enfants a été déterminé lorsqu’ils avaient 2 ans, à l’aide de l’évaluation de Carey. Celle-ci classe les individus en 3 types de tempérament selon:
- l’humeur, positive ou négative,
- la régularité et l’irrégularité,
- l’intensité de l’expression des émotions.
Les habitudes alimentaires des enfants ont ensuite été suivies pendant 18 ans, à l’aide de carnets alimentaires qui ont permis d’établir un score alimentaire, qui exprime le caractère sain de l’alimentation.
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Humeur négative et alimentation malsaine
Les résultats montrent une relation significative entre le score du caractère sain de l’alimentation et le tempérament. En particulier, les enfants du groupe d’humeur négative avec faible capacité de régulation ont un score d’alimentation saine plus bas à l’âge de 18 ans, par rapport aux enfants des deux autres tempéraments. Par contre, le tempérament n’est pas associé à l’importance des modifications alimentaires survenues au cours de la période de suivi.
Les auteurs concluent que le tempérament caractérisé par une humeur négative élevée, une irrégularité élevée et une forte intensité dans l’expression des émotions représente un groupe qui est plus à risque d’adopter une alimentation moins saine au cours de sa vie.
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