Alcool et polyphénols dans le vin rouge: quel est le composant qui protège contre les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2? Un essai randomisé contrôlé (ERC) s’est penché sur l’effet du gin, du vin rouge et du vin rouge désalcoolisé sur le métabolisme du glucose et le profil lipidique. Grâce aux polyphénols, le vin rouge offrirait une protection supplémentaire par rapport aux autres boissons alcoolisées.
Une consommation modérée d’alcool est associée à un risque plus faible de mortalité cardiovasculaire et de diabète de type 2, ce qui pourrait s’expliquer par l’augmentation de la sensibilité à l’insuline. Le vin rouge contient non seulement de l’alcool, mais aussi des polyphénols qui contribueraient également à la protection cardiovasculaire. Plusieurs études portant sur les effets isolés de l’alcool et des composants ne contenant pas d’alcool sur les facteurs de risque cardiovasculaire présentent des résultats divergents.
Un ERC a analysé à nouveau ce phénomène en comparant les effets de l’alcool (gin – G), de l’alcool et des polyphénols (vin rouge – VR) et des polyphénols (vin rouge désalcoolisé – VRD) sur le métabolisme du glucose et le profil lipidique.
Dans le cadre de cette étude croisée, 67 hommes présentant un risque cardiovasculaire élevé ont consommé, chaque jour pendant 4 semaines, 272 ml de VR (30 g d’éthanol, 798 mg de polyphénols), 272 ml de VRD (1,14 g d’éthanol, 733 mg de polyphénols) ou 100 ml de G (30 g d’éthanol). Les paramètres du métabolisme du glucose et du profil lipidique ont été mesurés après chaque ingestion.
À jeun, le glucose est demeuré inchangé pour les trois groupes. La résistance à l’insuline (HOMA-IR) était plus faible après l’ingestion de VRD et de VR.
En cas de consommation de VR et de G, le HDL-chol, l’Apo-A1 et A2 avaient augmenté après ingestion. Seule la consommation de VR avait fait baisser la lipoprotéine(a), un facteur de risque indépendant de l’athérosclérose.
Cette étude suggère que le vin rouge, grâce aux polyphénols, exercerait un effet protecteur supplémentaire contre le risque cardiovasculaire et le diabète de type 2, par rapport aux autres boissons alcoolisées sans polyphénols. Les limites de l’étude étaient la courte période d’intervention, les participants à risque élevé et le fait que l’essai ne consistait pas en une étude en aveugle.
Chiva-Blanch G. et al., Clin Nutr, April 2013, Vol 32, no 2, p 200-206.