Des chercheurs français et américains mettent en lumière des mécanismes intéressants du resvératrol dans la réponse inflammatoire et dans la cancérogenèse.
La prolifération anarchique des cellules est un des phénomènes à l’origine des cancers. Dans 25 % des cas de cancers, ce phénomène est lié à des processus inflammatoires connexes.
Parmi ceux-ci, l’implication des micro-ARN, des séquences non codantes de l’ARN, jouerait un rôle très important. En particulier l’un d’entre eux (le miR-155), présent en grande quantité dans le sang, est directement impliqué dans la réponse inflammatoire. Et on retrouve également sa trace dans la formation des leucémies, ainsi que des cancers du sein ou du poumon.
Ces scientifiques ont observé que le resvératrol est capable de moduler l’expression de deux de ces micro-ARN : miR-663 et miR-155. Le premier exerce une action anti-inflammatoire en contrôlant l’expression de gènes codant pour des composés inflammatoires (prostaglandines, LPS), mais aussi en régulant l’activité du second.
D’autres travaux menés par la même équipe suggèrent également l’implication du resvératrol dans la modulation de micro ARN codant pour le TGF bêta, un agent oncogénique bien connu.
Selon les auteurs, si ces résultats sont confirmés, il se pose désormais l’intérêt en clinique de l’emploi du resvératrol comme agent anti-inflammatoire ou comme adjuvant de traitement anticancéreux.
Le resvératrol et non le vin… Car en guise de conclusion, les chercheurs rappellent à juste titre que «boire du vin ne permet pas de traiter les cancers ni l’inflammation»…
SOURCE: Tili E et al Carcinogenesis. 2010 Sep;31(9):1561-6.