Peu après la découverte récente des 3 entérotypes, qui représentent les principaux profils des populations du microbiote, de nouvelles recherches révèlent que ceux-ci correspondent à certains profils alimentaires.
On savait que la composition de la flore intestinale pouvait être modulée par des ingrédients, tels quels les prébiotiques, et que ces effets ne sont pas durables si l’exposition s’arrête. Ce que l’on ne savait pas, c’est qu’en fonction du profil de l’alimentation, correspond tel ou tel profil de population du microbiote ou entérotype.
Plus tôt cette année, les chercheurs du projet européen MetaHIT avaient découvert qu’à l’instar des groupes sanguins, le profil des populations intestinales pouvait se résumer en trois groupes caractéristiques: Bacteroïdes, Prevotella et Ruminococcus, du nom des bactéries dominantes.
Dans cette nouvelle étude, des scientifiques de l’Université de Pennsylvanie ont confronté les données d’inventaires alimentaires à celles du séquençage de l’ADN des selles de 98 individus. Les résultats indiquent que les personnes qui mangent beaucoup de protéines animales et de lipides saturés tendent à présenter plus de Bacteroïdes, ceux qui consomment beaucoup d’alcool et de graisses polyinsaturés affichent plus de Ruminocoques, alors qu’une alimentation riche en glucides est associée à une dominance de Prevotella.
Les chercheurs ont ensuite modifié l’alimentation de 10 volontaires, la moitié recevant une nourriture très grasse et pauvre en fibres, l’autre moitié une nourriture riche en glucides et en fibres. Bien que certaines modifications soient survenues dans le microbiome, les volontaires n’ont cependant pas connu de modification de leur entérotype au cours de cette expérience, traduisant une certaine stabilité de cette «signature microbienne».