Des dosages plus faibles à intervalles plus longs pourraient être plus efficaces que des prises importantes et répétées, selon de nouveaux travaux menés sur l’absorption du fer.
L’anémie concernerait près d’1/3 de la population mondiale, et bien que multifactorielle, c’est la déficience en fer qui en est la première cause, y compris dans les pays économiquement développés.
Les femmes, en raison de leurs pertes menstruelles, sont particulièrement concernées, de même que les personnes ayant une alimentation sans viande et pauvre en vitamine C. La supplémentation en fer est dès lors nécessaire. Mais, à dose élevée, elle entraîne un inconfort digestif, ce qui nuit à la compliance.
L’hepcidine fait de la résistance
On sait que le coefficient d’absorption du fer diminue au fur et à mesure que l’on augmente la dose de fer ingérée. Ce phénomène tient essentiellement à la fabrication par le foie d’un peptide, l’hepcidine, qui freine l’absorption intestinale du fer.
De nouveaux travaux conduits par une équipe de Zurich en Suisse et publié dans la revue Blood suggèrent qu’il faudrait revoir le dosage et la fréquence d’administration des suppléments de fer, pour rendre plus efficace son absorption.
De plusieurs fois par jour à un jour sur deux
Ces travaux indiquent que l’hepcidine est encore très active 24h après la prise de supplément en fer, rendant l’absorption moins efficace. Plutôt que d’administrer des doses importantes quotidiennement, ou même plusieurs fois par jour, les auteurs émettent une suggestion. Il pourrait être plus efficace de prendre un supplément tous les deux jours, afin de profiter d’une baisse de la sécrétion d’hepcidine, ce qui limiterait par ailleurs les désagréments digestifs. Elle doit cependant encore trouver confirmation dans des études menées au plus long cours.
Moretti D. et al., Blood, 2015: 126(17): 1981-89.