Les résultats de la plus grande étude visant à évaluer le potentiel protecteur d’une supplémentation en vitamine D dans le développement du diabète étaient très attendus. Ils ne montrent pas d’effet protecteur chez les adultes à risque de diabète.
Plusieurs études observationnelles ont rapporté une association entre des taux sanguins insuffisants de vitamine D et un risque accru de diabète de type 2. Par ailleurs, la vitamine D intervient dans la production d’insuline, et plusieurs petites études ont montré que la vitamine D pouvait améliorer le fonctionnement des cellules bêta. Ces éléments ont donc permis de penser que la supplémentation en vitamine D pourrait réduire le risque de développer un diabète de type 2. Mais il semble bien que ce ne soit pas le cas…
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Supplémentation en vitamine D d’adultes prédiabétiques
La plus grande étude jamais réalisée pour examiner si la supplémentation en vitamine D exerce un effet préventif sur la survenue du diabète de type 2, appelée D2d, a été lancée en 2013. Elle porte sur 2 423 adultes âgés de 30 ans ou plus qui présentaient au moins deux des trois critères glycémiques du prédiabète. Ils ont été assignés dans un groupe recevant un supplément quotidien de 4 000 unités internationales de vitamine D3 (cholécalciférol) ou un placebo.
Le statut en vitamine D des participants a été évalué au début de l’intervention. 80% des participants présentaient alors des taux sanguins de vitamine D considérés comme suffisants. Les participants ont été suivis pendant 2,5 ans, avec un screening du diabète tous les 3 à 6 mois.
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Pas d’effet dans une population qui ne manque pas de vitamine D
Les résultats, publiés dans le New England Journal of Medicine, ont été dévoilés à l’occasion des 79e Sessions Scientifiques de l’American Diabetes Association à San Francisco. Et contrairement à ce que l’on pouvait espérer, aucun résultat n’a pu être mis en évidence pour la supplémentation.
Ainsi, au terme de l’étude, 293 sur les 1 211 participants du groupe supplémenté en vitamine D ont développé un diabète (soit 24,2%), contre 323 sur 1 212 dans le groupe placebo (soit 26,7%), différences non significatives.
Notons que cette absence de résultat porte sur des personnes qui, majoritairement, ne sont pas déficientes en vitamine D, ce qui limite la portée de la conclusion. En effet, il pourrait en être autrement dans une population avec un statut en vitamine D insuffisant. À suivre…
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