Selon une étude américaine, l’attitude des médecins dans la prescription d’un régime à une personne obèse diffère légèrement entre les sexes.
Entre 2005 et 2007, des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie ont analysé le contenu des consultations médicales de 5667 adultes obèses.
Premier résultat étonnant et inquiétant: seuls 39 % des patients de l’étude ont reçu des conseils diététiques et d’activité physique pour réduire le poids. Les auteurs n’ont pas observé ici de différences significatives dans la prévalence de la prescription si le médecin était du même sexe ou du sexe opposé.
La nature des conseils hygiéno-diététiques ne différait pas non plus pour les patients masculins et féminins consultant un médecin du sexe opposé, ainsi que chez les femmes consultant un médecin du même sexe.
En revanche, les médecins masculins se montraient beaucoup plus sévères à l’égard des hommes obèses que leurs collègues du sexe opposé vis-à-vis de leurs patientes. En effet, les hommes obèses avaient 60 % de probabilité en plus de recevoir des conseils diététiques et 76 % de chances en plus de recevoir des conseils sur une augmentation de l’activité physique.
Si les auteurs reconnaissent certaines limites de cette étude, comme son design cross sectionnel ou la non-prise en compte de l’ancienneté de la relation médecin-patient, ils rappellent le caractère encore extrêmement marqué de certaines normes sociétales. A savoir une certaine exigence masculine bien acceptée quant à la « forme » physique et un plus grand tabou féminin dans la gestion de l’excès de poids.
Source: Octavia Pickett-Blakely et al. American Journal of Preventive Medicine, Volume 40, Issue 6 (June 2011).