Une nouvelle étude montre que le risque de développer certaines maladies mentales est augmenté chez les personnes qui ont été exposées à de l’eau contaminée par le PCE, avant la naissance ou pendant la petite enfance.
Le tétrachloroéthylène ou perchloroéthylène (PCE) est un solvant très utilisé dans l’industrie et notamment dans les services de nettoyage à sec. Des études humaines et animales l’ont identifié comme étant neurotoxique, et il arrive qu’on le retrouve dans de l’eau contaminée. Ainsi, aux Etats-Unis dans le Massachusetts, de nombreuses personnes ont été en contact avec de l’eau contaminée par le tétrachloroéthylène entre les années 1960 et 1980, suite à de mauvaises installations des réseaux d’eau potable.
Des études avaient déjà montré que ce solvant pouvait accroître le risque d’anxiété et de dépression. Mais les effets neurotoxiques à long terme d’une exposition pendant l’enfance n’avaient pas encore été déterminés.
Une récente étude rétrospective menée par l’Ecole de santé publique de l’université de Boston, publiée dans le journal
Environmental Health, a évalué l’incidence des maladies mentales chez des adultes ayant été exposés au PCE avant la naissance ou pendant l’enfance. L’étude a été menée sur 1.512 sujets ayant vécu dans le Massachusetts, et s’est intéressée à quatre types de maladies mentales: la dépression, les troubles bipolaires, le stress post-traumatique et la schizophrénie.
Cette étude ne relève aucun lien entre l’exposition précoce au PCE et le risque de dépression et de schizophrénie à l’âge adulte. En revanche, elle montre que l’exposition au PCE pendant la petite enfance augmente de façon significative le risque de trouble bipolaire et de stress post-traumatique à l’âge adulte.
Ces résultats, qui demandent confirmation, attirent l’attention sur les menaces potentielles qui peuvent planer sur l’eau.