Une bonne hydratation est importante à bien des égards, notamment pour le maintien des performances physiques et cognitives. Mais elle pourrait aussi être capable de ralentir le vieillissement biologique et réduire le risque de développer certaines maladies chroniques, selon cette étude d’envergure.
Ralentir le processus de vieillissement est un vieux rêve… qui pourrait devenir réalité ! Et cela pourrait passer par une hydratation optimale. C’est en tout cas ce que suggère cette étude menée auprès d’une cohorte de 15 752 adultes d’âge moyen (45-66 ans) issus de la Atherosclerosis Risk in Communities (ARIC) study, avec un suivi de 25 années.
Des données chez la souris avaient déjà montré que la restriction en eau tout au long de la vie était associée à une réduction de l’espérance de vie et était propice à des modifications dégénératives. Voilà qui semble se confirmer chez l’Humain…
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Sodium sérique et âge biologique
Pour estimer le niveau d’hydratation, les chercheurs se sont basés sur la concentration en sodium dans le sérum. Le vieillissement a été évalué à partir de l’âge biologique, à l’aide de la méthode de Klemera et Douba, sur la base de 15 biomarqueurs âge-dépendants. Ils ont également recensé les maladies chroniques et la mortalité prématurée.
Chez la personne en bonne santé, une hypohydratation est reflétée par une augmentation de la concentration sérique en sodium au-delà de 142 mmol/l et de sa tonicité. Une hydratation normale se situe à une concentration entre 135 et 146 mmol/l pour 95 % de la population saine. En l’absence d’hyperglycémie, la concentration en sodium est le principal déterminant de la tonicité plasmatique.
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L’hydratation influence l’âge biologique
Les résultats, publiées dans la revue eBioMedicine (attachée à The Lancet Discovery Science) montrent que les personnes avec un sodium sérique qui dépasse 142 mmol/l (reflet d’une hydratation insuffisante) ont
- un risque de développer des maladies chroniques augmenté de 39 %.
- un risque de mortalité prématurée augmenté de 21 %
- un risque d’âge biologique supérieur à l’âge chronologique jusqu’à 50 % plus élevé
Les auteurs relèvent aussi qu’un âge biologique plus élevé était associé à une augmentation du risque de maladies chroniques de 70 %, et de mortalité prématurée de 59 %.
C’est donc la première fois qu’une telle recherche humaine associe l’état d’hydratation à l’âge biologique et à la santé. Cela conforte l’objectif qui consiste à boire régulièrement et en suffisante, avec l’eau pour premier choix. Cela dit, les auteurs appellent tout de même à mener des études d’intervention sur ce sujet, pour confirmer le lien entre hydratation et vieillissement.
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Références :
Dmitrieva N et al. eBiomedicine. Published : January 02, 2023. DOI:https://doi.org/10.1016/j.ebiom.2022.104404