Une étude menée auprès d’une population afro-américaine associe la consommation de plusieurs boissons à un risque d’insuffisance rénale chronique: il s’agit des soft-drinks, des boissons fruitées sucrées… mais aussi de l’eau!
Les titres issus de cette nouvelle étude sont trompeurs car ils font porter le chapeau aux seuls soft-drinks, alors que ce n’est pas du tout ce que cette recherche révèle… Un exemple de plus dans lequel le discours scientifique est biaisé par la morale et les positions nutritionnelles largement admises, selon lesquelles les boissons sucrées sont mauvaises pour la santé, et l’eau ne peut être que bonne pour la santé…
Soft-drink et maladies rénales: une relation floue
Cette étude, menée par des chercheurs du Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, a suivi pendant 8 ans 3 003 femmes et hommes afro-américains enrôlés dans la Jackson Heart Study. Certaines études antérieures avaient déjà suggéré l’existence d’une association entre la consommation de boissons sucrées et le risque de maladies rénales. Toutefois, les données disponibles sont loin d’être convaincantes, et c’est ce qui a motivé cette recherche.
L’idée de départ était donc surtout de préciser la relation éventuelle entre boissons sucrées et le risque d’insuffisance rénale. Pour ce faire, ils ont établi, sur base des données de consommation émanant de questionnaires auto-administrés, différents profils de consommation de boissons.
L’eau coupable, l’alcool pas!
Les auteurs rapportent, avant et après correction pour différents facteurs confondants, que le profil soft-drink est associé à une augmentation du risque de développer une insuffisance rénale chronique. Idem pour les boissons fruitées sucrées, mais pas pour les purs jus de fruits.
Jusque-là, cela «colle» relativement bien avec les recommandations nutritionnelles. Mais là où les intérêts diffèrent, c’est lorsque les résultats montrent que la consommation d’eau est elle aussi associée à une augmentation du risque de maladie rénale, alors qu’aucun effet néfaste n’a pu être mis en évidence pour l’alcool. Voilà qui est fâcheux, puisque sur base de tels résultats, on risquerait d’en déduire que rien ne sert de remplacer les soft-drinks par de l’eau, et qu’il vaut encore mieux boire de l’alcool!