Des chercheurs français viennent d’apporter la preuve expérimentale de l’existence d’une relation entre obésité et maladie d’Alzheimer. Ces travaux, réalisés chez la souris et publiés dans la revue Diabetes, révèlent que l’obésité aggrave l’accumulation excessive de la protéine Tau dans les cellules nerveuses.
Avec près de 85.000 personnes atteintes en Belgique, la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées (environ 75.000 de plus) représentent la première cause de perte des fonctions intellectuelles liée à l’âge.
A l’origine de ces maladies, on sait maintenant que les altérations cognitives sont en partie le résultat de l’accumulation de protéines Tau anormales, dans les cellules nerveuses en dégénérescence. Un phénomène que l’obésité pourrait accélérer, ce qui vient d’être expérimentalement démontré pour la première fois.
Pour parvenir à ces conclusions, des chercheurs français de l’INSERM ont suivi de jeunes souris transgéniques, qui développent progressivement avec l’âge, une neurodégénérescence liée à la protéine Tau. Celles-ci ont reçu durant 5 mois un régime riche en graisse, induisant une obésité progressive.
Les résultats montrent que les souris obèses ont développé une pathologie aggravée, tant du point de vue de la mémoire que des modifications de la protéine Tau. L’étude indique par ailleurs que la résistance à l’insuline ne serait pas le facteur aggravant, contrairement à ce qui était suggéré dans les précédentes études.
Pour les auteurs, ces travaux renforcent l’idée d’une contribution majeure des facteurs environnementaux et, en particulier, des anomalies métaboliques dont l’obésité, dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Il reste maintenant à déterminer les facteurs qui en sont responsables pour fournir des pistes de prévention et/ou de traitement.
Leboucher A. et al., Diabetes, December 18, 2012.