Une vaste étude prospective auprès de femmes ménopausées s’est intéressée à la consommation de chocolat. Et les nouvelles sont plutôt positives : la friandise populaire est inversement associée à la mortalité. Mais attention aux conclusions hâtives…
Avec ses quelque 500 kcal pour 100 g, c’est une des denrées les plus caloriques, avec des teneurs en graisses (largement saturées) et en sucres ajoutés élevées. Ces caractéristiques nutritionnelles expliquent d’une part l’attrait gustatif pour cet aliment, et, d’autre part, son Nutri-Score qui ne peut pas être pire (soit E)… Mais le chocolat, et ce d’autant plus qu’il est noir, contient aussi la fraction maigre du cacao, la « nourriture des Dieux », qui fascine depuis des siècles bon nombre de scientifiques et chercheurs. Ces dernières années ont particulièrement mis en évidence que certains constituants phénoliques du cacao, les flavanols, étaient en mesure de favoriser la vasodilatation dépendant de l’endothélium, ouvrant la porte à des effets potentiels sur tout ce qui a trait à la circulation sanguine, du cœur au cerveau…
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Le chocolat associé à une réduction de la mortalité
Si la complexité de sa nature chimique est de mieux en mieux comprise, les effets à long terme du chocolat sont loin d’être élucidés. Dans cette étude parue dans « eat right », le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics, ce ne sont pas moins de 84 709 femmes ménopausées et exemptes de maladies cardiovasculaires et de cancer à l’inclusion qui ont été suivies en moyenne pendant 19 ans.
Les résultats montrent, après ajustement pour une variété de covariables, que le chocolat est associé à :
- Une légère réduction du risque de mortalité tout cause (- 7 % pour 1 à 3 portions par semaine).
- Une légère réduction du risque de mortalité cardiovasculaire (- 12 + pour 1 à 3 portions par semaine).
- Une légère réduction du risque de mortalité par démence (- 11 % pour 1 à 3 portions par semaine).
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Une à trois portions par semaine
Les résultats de cette étude ont été un peu vite utilisés pour justifier l’intérêt de consommer du chocolat, histoire de se donner bonne conscience… Si les diététicien.ne.s ont généralement favorables à l’idée d’inclure le chocolat dans une alimentation plaisante et équilibrée, cela reste avec parcimonie. Et cette étude n’y change rien. Précisons que parmi les différents niveaux de consommation évalués (de moins d’une portion par semaine à une portion et plus par jour), c’est celui d’une consommation de 1 à 3 portions de chocolat par semaine qui est associé à la plus importante réduction du risque de mortalité. Et encore : que cette étude met en lumière une association, et non un lien de cause à effet entre consommation de chocolat et réduction de la mortalité. Enfin, elle ne répond pas non plus à la question de savoir si les effets bénéfiques du chocolat reposent avant tout sur les flavanols, sur d’autres constituants, ou sur son effet sur l’humeur…
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Sources
Sun Y et al. J Acad Nutr Diet 2023,123(6):902-911.
DOI:https://doi.org/10.1016/j.jand.2022.12.007