La qualité du sommeil et celle de l’alimentation dépendraient l’une de l’autre. Telles sont les conclusions d’une étude américaine qui montre que les habitudes alimentaires et les apports nutritionnels de chaque dormeur seraient directement associés au nombre d’heures passées au lit chaque nuit.
Quelle influence a la qualité de l’alimentation sur le profil de sommeil? Ce territoire de recherche était encore inexploré avant qu’une équipe de l’Université de Pennsylvanie aux Etats-Unis, étudie le sujet à partir des données nationales NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey) de 2007 à 2008.
Les auteurs ont formulé l’hypothèse suivante: un sommeil très court (<5h), un sommeil court (5-6h) et un sommeil prolongé (>9h) sont associés à un apport variable de nutriments. Dans la pratique, cette hypothèse se vérifie sur de multiples variables:
- Un sommeil court s’accompagne de l’apport calorique le plus élevé (2.201 kcal), devant un sommeil normal (2.151 kcal), un sommeil très court (2.036 kcal) et un sommeil prolongé (1.926 kcal).
- Une durée de sommeil normale (7-8h) est associée à une plus grande variété alimentaire, mais un sommeil très court présente au contraire une variété alimentaire plus faible.
- Un sommeil très court est associé à un apport alimentaire plus faible en eau (du robinet), en lycopène et en glucides totaux.
- Un sommeil court est associé à un apport alimentaire plus faible en eau, en vitamine C, en lutéine, en zéaxanthine et en sélénium.
- Un sommeil long est associé à un apport alimentaire plus faible en glucides totaux et à un apport plus élevé en alcool.
De nouvelles études doivent maintenant vérifier si ces disparités entre dormeurs sont liées à une dérégulation de l’appétit, et si ces nutriments ont des effets physiologiques sur la régulation du sommeil. Bref, mieux manger pour mieux dormir n’est encore qu’un rêve éveillé, à confirmer!
Grandner M.A. et al., Appetite, volume 64, 1 May 2013, pages 71-80, available online 19 January 2013.