En dépit du fait qu’une alimentation saine comporte beaucoup d’aliments d’origine végétale, son empreinte sur l’environnement n’en resterait pas moins importante. Selon une étude française récente, les aliments avec la plus forte densité nutritionnelle généreraient même le plus d’émissions de gaz à effet de serre.
Le postulat d’une alimentation saine «favorable à l’environnement» repose sur peu d’éléments scientifiques réellement concluants. Et les observations de chercheurs Marseillais ne vont pas non plus dans ce sens.
Leur analyse a porté sur la consommation alimentaire de 1 918 adultes et l’estimation concomitante de la production de gaz à effet de serre (GES) de 391 aliments. Pour étayer leur analyse, les auteurs ont défini un profil alimentaire de haute qualité nutritionnelle, selon 3 critères:
- une densité nutritionnelle supérieure à la médiane,
- une densité énergétique,
- un pourcentage de nutriments, dont la consommation doit être limitée (trans, sel,…) en dessous de la médiane.
Les résultats suggèrent que les profils alimentaires de haute qualité nutritionnelle contiennent plus d’aliments d’origine végétale, notamment des fruits et légumes, que les profils alimentaires de moins bonne qualité nutritionnelle.
Cependant, après ajustement pour différents facteurs confondants, la consommation de fruits et légumes (et aussi de produits animaux) est, elle, corrélée positivement avec l’émission de GES, au contraire de la consommation de produits sucrés et salés.
En limitant l’ajustement sur l’apport énergétique, la relation est encore plus claire: les profils alimentaires de haute qualité nutritionnelle génèrent significativement plus de GES (+ 9% chez les hommes et +22% chez les femmes), que les profils alimentaires de moindre qualité nutritionnelle. Des résultats qui demandent confirmation, mais tordent déjà le cou à bien des idées reçues…